"The Black Power Mixtape" : la cause noire US de 1967 à 75
L'évolution du mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein de la communauté noire. Musique et reportages (des rushs en 16mm restés au fond d'un placard de la télévision suédoise pendant plus de trente ans) s'associent, ainsi que des interviews de différents artistes, activistes ou musiciens qui sont des piliers de la culture afro-américaine.
Les alumettes suédoises
Documentaire sur la cause noire aux Etats-Unis de 1967 à 1975, « The Black Power Mixtape » constitue un florilège de sujets diffusés sur la télévision suédoise. Aussi, le film n’a pas pour ambition de mettre à plat l’histoire du mouvement en faveur des droits civiques aux Etats-Unis, mais d’en donner l’image perçue en Suède.
Pourquoi la Suède ? Le signataire de « The Black power Mixtape », Göran Olsson, s’est aperçu que son pays avait couvert de très près la lutte des Noirs américains dans la mouvance libertaire des années 60, et notamment le mouvement Black Panthers. De nombreuses équipes de reportages étaient envoyées alors de l’autre côté de l’Atlantique de façon soutenue sur toute la période, notamment lors du retentissant procès d’Angela Davies, figure emblématique des luttes afro-américaines, qui marqua un des points culminants de la période.
Martin-Luther King se rendit accompagné d’Harry Belafonte en Suède afin de recueillir des fonds pour la cause, et y reçut son Prix Nobel de la Paix en 1964. Quelque peu bousculés par l’image qu’en donnait la Suède, les Etats-Unis intervinrent par la voix du très conservateur rédacteur en chef du puissant magazine de télévision TV Guide pour tenter de rectifier le tir. Dernièrement, l’ambassadeur des Etats-Unis en place est venu à la télévision suédoise rectifier certaines allégations véhiculées dans le documentaire. Le sujet soulève donc toujours la polémique, telle une alumette suédoise.
« The Black Power Mixtape » ne la recherche pourtant pas. Son ambition est bel et bien d’exposer une période de l’histoire américaine vue de l’extérieur, sans prise de position, simplement en la mettant à disposition du public et en l’actualisant grâce à des témoignages contemporains, notamment d’Angela Davis. Les réactions américaines s’avèrent ainsi bien plus significatives d’un malaise que ne l’est le discours inhérent au film.
Vivant, remettant à l’ordre du jour des figures fortes et un pan de l'histoire américaine, « The Black Power Mixtape » ne recèle aucun militantisme mais s’avère bien plus pertinent que le récent « La couleur des sentiments » sur un sujet corolaire, mais avec une forme plus lisse.
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