"Millénium" : David Fincher sublime la neige
Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant. Lisbeth Salander, jeune femme rebelle mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui...
Daniel Craig dans son meilleur rôle
Pas facile de mettre en scène une nouvelle version de « Millénium », roman culte des années 2000, série TV suédoise également culte, transposée au cinéma. Mais quand on s’appelle David Fincher, le film doit être à la hauteur. Il l’est.
Daniel Craig est parfait en journaliste en perdition après un procès perdu, tout comme Rooney Mara, en Lisbeth, geek déjanté et subtile. Incroyable qu’ils nous tiennent en haleine durant 2h38 sur une histoire que, pour la plupart l’on connaît déjà. C’est que David Fincher est le grand metteur en scène que l’on connaît, prouvant qu’il ne s’est pas engagé dans le défi en méconnaissance des choses.
Daniel Craig obtient là son meilleur rôle, car Fincher le place au centre de l’intrigue, tout en favorisant très subtilement sa relation à Lisbeth. La série suédoise et sa transcription au cinéma tenaient la route, mais le cinéma de Fincher lui donne toute sa dimension. L’explose. Ce qui n’est pas visible à la bande-annonce du film, où l’on se demande ce que Fincher apporte à ce que l’on a déjà vu, ou lu. Au regard du film, c’est tout le contraire : une vision nouvelle.
Fincher face à lui-même
Fincher se revisite lui-même. Comme dans "Alien 3", il a affaires à un monstre face à une femme, comme dans "Fight Club", il met un héros face à lui-même, comme dans "Seven", il traite d’un tueur en série, comme dans "The Game", il trace un jeu de piste, comme dans "Benjamin Button", il rappelle le passé au présent… Avec "Millénium", David Fincher trouve comme une synthèse de ses thèmes.
Si le film gagne sur la série, même sur sa transposition sur grand écran, c’est en grande partie grâce au montage, parfaitement orchestré, avec une bande son d’enfer, une mise en image stylisée, mais pas trop, et une interprétation de haut vol. Ne surtout pas raté le générique de début, sublime, sur une réinterprétation de Led Zeppelin : mortel.
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