"La Cabane dans les bois" : dans les arbres perchés
Synopsis : Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n’ont aucune idée du cauchemar qui les y attend, ni de ce que cache vraiment la cabane dans les bois. Signé par deux maîtres de l’horreur, Joss Whedon et Drew Goddard, voici un film qui réinvente et repousse toutes les conventions du genre.
"Evil Dead" revisité
« La Cabane dans les bois » est un film malin qui surfe sur deux noms : Joss Whedon (« Avengers ») et Drew Goddard (« Cloverfield »). Ensemble, ils se retrouvent sur la série « Buffy contre les vampires ». Autant dire qu’ils peuvent faire un carton. C’est chose faite, « La Cabane dans les bois » s’avérant un croisement de leur style, contemporain, en même temps qu’un bel hommage à toutes leurs influences : de « Evil dead » à « vendredi 13 », en passant par « Au-delà du réel » (la série TV), et surtout Lovecraft, remis au goût du jour.
Tout en références pour mieux s’en différencier, « La Cabane dans les bois » commence comme « Massacre à la tronçonneuse », « Vendredi 13 », « Evil dead » : des potes partent se la péter un week-end. Merde ! le lieu est hanté ; Oh ben çà alors ! Oui, mais là, c’est différent. Des instances en blouse blanche contrôlent tout. Ils sont les maîtres qui tiennent à distance les « grands Anciens », terminologie lovecraftienne s’il en est ! Nous ne sommes plus dans la même cour.
Maîtrise loufoque
Respectant les arcanes du genre pour mieux les détourner, « La Cabane dans les bois » tire son jus de cette rhétorique. Comment la nommer autrement ? Car il s’agit d’une maîtrise, comme s’il s’agirait celle d’étudiants en fantastique. D’autant qu’elle ne se prend pas au sérieux, tout en respectant les codes. Et que tout le monde s’y retrouve, les béotiens comme les habitués des lieux, pour en rire ensemble.
Pas évident de réunir tout ce monde, dans ce scénario à l’ouest, perché, plein de cynisme dès le départ, d’autant déroutant qu’il instaure un mystère qui tient le choc jusqu’au bout sans se débouter de ses références. Plus qu’un exercice de style : un hommage à tout ce que ces jeunes auteurs ont aimés et aime, visiblement, avec un second degré maîtrisé : magnifique clin d’œil pris dans les escaliers d’un M. C. Eisher. Gore, drôle et déroutant.
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