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"Des vents contraires" : force 8

De Jalil Lespert (France), avec : Benoît Magimel, Isabelle Carré, Antoine Duléry, Ramzy Bedia - 1h31 - Sortie : 14 décembre
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Benoît Magimel dans "Des vents contraires" de Jalil Lespert
 (Universal Pictures International France )

La vie de Paul bascule quand sa femme disparait subitement. Après une année de recherches, brisé, il déménage avec ses deux enfants à Saint-Malo où des rencontres vont prendre une tournure inattendue.
 

Mature
Comme dans son premier film, "24 mesures", Jalil Lespert met en perspective dans "Des vents contraires", des rencontres qui vont changer le cours de la vie de personnages abimés. Ils étaient plusieurs dans son premier opus ; ici, il n’en reste qu’un, Paul (Benoît Magimel), à la dérive, qui, après le départ de sa femme, se retrouve avec ses deux enfants, en quête d’un nouveau départ.

Adapté d’un roman d’Olivier Adam qui a participé au scénario, "Des vents contraires" offre un beau rôle à Benoît Magimel - déjà présent dans "24 Mesures" -, en tête de distribution. Un rôle mature qui traduit des sentiments jusqu’alors absents des personnages qu’il a pu incarner. Un père abandonné, prêt à perdre pied, avec deux enfants auxquels il va se raccrocher. Mais pas seulement.
 

Contre-emploi
Déboussolé, déraciné, il trouve comme solution de revenir à sa terre natale, pour reprendre pied. Les circonstances vont le mettre en contact avec des réalités inattendues qui vont lui demander d’agir. Renfermé sur lui-même, il va être amené à aller d’abord vers ses enfants, puis vers les autres au sens large, pour se sauver.

L’investissement de Paul va s’opérer à travers un autre personnage en déshérence, Samir, un déménageur, qui révèle Ramsy Demia dans un premier rôle dramatique qui s’avère dans le registre une vraie révélation. Prestation trop courte, vue le rôle, il n’en laisse pas moins une trace indélébile. Isabelle Carré se voit, elle, également à l’écran à contre-emploi, puisqu’elle incarne une femme inspecteur de police.
 

De beaux défis nourrissent "Des vents contraires" qui confirment Jalil Lespert comme un cinéaste, dont l’origine comme comédien s’incarne dans une belle direction d’acteurs qui les sert. Mais si l’émotion et la performance sont au rendez-vous, le film rejoint la longue liste des films que l’on s’attend plus voir à la télévision, par leur sujet, leur filmage, que sur grand écran. Ce n’est pas dénigrer le petit écran, au contraire. Pourquoi ne pas lui offrir des belles œuvres comme "Des vents contraires", formatées pour lui, alors que d’autres faites pour le cinéma se retrouvent uniquement disponibles en DVD ou VOD ?

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