"Babycall" : allo maman bobo
Synopsis : Anna fuit son ex-mari violent, avec son fils de 8 ans, Anders. Ils emménagent à une adresse tenue secrète. Terrifiée à l’idée que son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un babyphone pour être sûre qu’Anders soit en sécurité pendant son sommeil. Mais d’étranges bruits, provenant d’un autre appartement viennent parasiter le babyphone. Anna croit entendre les cris d’un enfant...
Faux film fantastique
Grand prix et Prix du jury du dernier festival du film fantastique de Gérardmer, Prix d’interprétation féminine au Festival de Rome, revenu à la talentueuse Noomi Rapace (« Millenium », version suédoise), « Babycall » témoigne du renouveau du cinéma nordique. Problème pour un film récompensé d’un double prix à un festival du cinéma fantastique : il ne relève aucunement du genre.
Une précision qu’il vaut mieux donner d’entrée aux amateurs qui pourraient ainsi se faire avoir sur la marchandise. Ce qui n’enlève toutefois rien aux valeurs intrinsèques d’un film intéressant à plus d’un titre. La première demi-heure est de ce point de vue la plus réussie, avec sa froideur intrigante au croisement d’une psychologie féminine traumatisée et d’une maternité inquiète, qui n’est pas sans rappeler le David Cronenberg de ses premiers films, notamment « Chromosome 3 » (« The Brood », 1979).
N’en disons pas trop
Mais là où le canadien partait en vrille en succombant à ses mutations corporelles dont il a fait sa thématique sous le label de « nouvelle chair », le norvégien Päl Sletaune préfère tirer la couverture du côté du social et du psychologique. Aussi « Babycall » joue plus du brouillage de pistes et l’altérité de l’appréhension du réel, puisque le film se révèle, au final, depuis le début, raconté du point de vue de cette jeune mère déstabilisée.
Mais il ne faut pas trop en dire, au risque de désamorcer la révélation bien amenée du film. Avec notamment ce mystère de la scène du lac qui dynamise toute l’intrigue en son milieu. Froid et mystérieux, « Babycall » repose pour beaucoup sur la performance de Noomi Rapace qui s’avère de film en film comme une révélation féminine équivalente à celle de Brian Gosling pour les acteurs.
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