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"Ai Weiwei, never sorry", documentaire au plus près de l'artiste dissident

"Ai Weiwei never sorry", en salle mercredi, est un documentaire passionnant sur l'artiste d'avant-garde chinois Ai Weiwei, l'un des opposants au régime les plus connus que ni la censure ni la prison ne semblent pouvoir briser, et qui se sert abondamment de Twitter pour exprimer ses idées.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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"Never sorry", un documentaire sur l'artiste chinois dissident, dans les salles mercredi 5 décembre
 (Haut et Court)

Ce documentaire de 91 minutes, réalisé par une journaliste indépendante américaine, Alison Klayman, fait partie de la sélection officielle du festival du film de Berlin qui se déroulera en février 2013.

Le film porte bien son titre : Ai Weiwei, architecte, artiste plasticien et sculpteur de 55 ans, semble ne jamais vouloir être "désolé" de ses nombreuses provocations envers le régime, quitte à "choquer". C'est même précisément ce que l'artiste, dans sa croisade pour la liberté, recherche. "J'emmerde ma patrie", dit-il face à la caméra. Puis on voit une photo de lui faire un doigt d'honneur devant le Palais du Peuple, place Tienanmen à Pékin.

En 2000, à Shanghai, il avait monté une exposition intitulée "fuck off". "J'aime la culture mais je veux quelque chose de neuf", dit-il également, après avoir brisé, toujours face à la caméra, un vase qu'il nous présente comme datant du néolithique.

Ai Weiwei a trouvé en Twitter, qu'il utilise quotidiennement, en moyen efficace pour tenter de détourner la censure dans son pays. "La prochaine génération ne doit pas vivre le même combat" que ses aînés , écrivait-il en  juin 2011, après avoir passé 81 jours en prison, officiellement pour évasion fiscale. Son arrestation, qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde, avait été filmée par ses proches, une scène musclée intégrée au documentaire de Klayman.

Fils de dissident

En juin 2009, l'artiste avait déjà détourné la censure -concernant toute tentative de commémorer le massacre de la place Tiananmen (1989)- en mettant en ligne un poème intitulé ironiquement "Oublions". Le film montre avec quelle pugnacité il défie les autorités chinoises refusant de publier la liste des victimes du tremblement de terre en 2008 dans le Sichuan, qui avait fait des milliers de morts, notamment les enfants  d'écoles construites en dehors de toute norme anti-sismique.

Qu'à cela ne tienne, Ai Weiwei fait appel à tout un réseau de correspondants bénévoles qui vont établir les listes des victimes. Celles-ci tapissent des pans entiers de murs dans ses bureaux, des images qui contribuent à faire prendre conscience au spectateur de l'ampleur de la tragédie.

Fils d'un intellectuel chinois envoyé en camp de rééducation avec toute sa famille, y compris lui-même, Ai Weiwei a vécu aux Etats-Unis de 1981 à 1993, d'où il est revenu pour être aux côtés de son père, malade. Autant que le dissident, l'artiste est aujourd'hui renommé mondialement. En  2011, le magazine Art Review l'avait désigné, dans son classement annuel, comme la figure la plus puissante de l'art contemporain.

Les oeuvres d'Ai Weiwei ont été exposées dans son pays, mais aussi aux États-Unis, en Europe, en Corée et au Japon. Actuellement, le musée Guimet à Paris, qui organise une exposition sur l'histoire du thé, présente une oeuvre de l'artiste, la "Tonne de thé", un gros cube de thé compacté, oeuvre figurative destinée à montrer l'importance du thé en Chine.

Pékin n'en a pas fini avec le plus populaire de ses dissidents : le 25 novembre dernier, Elton John a lui dédié le concert qu'il donnait à Pékin. Un "comportement inattendu" et "un manque de respect" envers le public, ont fait savoir les autorités chinoises. Ai Weiwei lui, s'est fait photographier avec le chanteur, une photo qu'il a immédiatement... twittée.

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