« L’Oiseau » : Sandrine Kiberlain volatile solitaire
Sinopsys : Anne n’a pas d’amis, pas d’enfants, pas d’amants. Elle fait semblant de vivre. Un jour, un oiseau entre dans son appartement…
Oiseau rare
A l’heure des cités de grandes solitudes, « L’oiseau », troisième film d’Yves Campion, traite d’un sujet on ne peut plus contemporain : la vie recluse d’une jeune femme renfermée sur elle-même. Le film repose sur les épaules, les ailes, de Sandrine Kiberlain qui joue sur un registre glacial en phase avec le sujet.
L’origine de cette solitude quasi misanthropique n’est que suggérée et n’apporte pas grand-chose. L’on aurait même préféré ne pas le savoir, ce qui aurait apporté plus de mystère au personnage, par une intrigante nature intrinsèque.
Anti « buddy movies »
Sur un mode naturaliste, Yves Campion dresse ce portrait de femme atypique, allant à contre-courant des « films de potes » (buddy movies), sur le ton du drame, évitant le piège surexploité de la comédie dramatique. Autres intérêts, Yves Campion situe son personnage à Bordeaux, alors que Paris était la solution de facilité, et qu’Anne (Kiberlain) s’identifie à une classe modeste, rare à l’écran.
L’arrivée de l’oiseau (bravo au dresseur) dans l’univers sclérosé de cette ouvrière en rupture de ban est toutefois un symbole un peu appuyé pour annoncer une sociabilité attendue, synonyme de liberté. Les scènes qui les rassemblent restent cependant très touchantes, sans larmoiement, et celles avec son séducteur éconduit (Clément Sibony), fortes, sinon glaçantes. L’espoir se fait jour à la fin, comme pour ne pas trop plomber « L’Oiseau ».
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