"Les confessions", un surprenant thriller politique et mystique
Un moine, une rock-star, une auteure pour enfants au succès mondial et une tripotée de ministres de l'économie. Tous se retrouvent dans un palace allemand pour un G8 qui va décider de l'avenir de nombreuses nations, en particulier les plus pauvres. A la tête de ce séminaire de super VIP, le patron du FMI, un Français bien sûr… campé par Daniel Auteuil.
Que font les trois premiers cités dans cet environnement très politique ? Ils sont les invités-cautions de ce rendez-vous qui promet de bouleverser les cartes. Mais rien ne va se passer comme prévu. Car Daniel Roché (Daniel Auteuil) est retrouvé mort, étouffé par un sac plastique qui appartenait au moine (Toni Servillo). Qui devient le premier suspect. Tout petit problème, il a fait vœu de silence…
Invraisemblable, cette histoire ? Très probablement... si un autre que Roberto Andò s'en était emparé. Car le savoir-faire du réalisateur italien nous fait très vite oublier tout ce qui semble extravagant. Sa reconstitution d'un G8, concentré de cynisme et de real-politik est parfaite. Les maîtres du monde, ce sont eux, ces hommes et ces femmes aux vies luxueuses mais sinistres, si éloignés des préoccupations populaires, trop occupés à nous préparer un futur qui plaira aux marchés.
Dans cet univers confiné, le moine Roberto Salus est un véritable extra-terrestre. Il aurait du jouer les plantes vertes, offrir une touche d'humanité à cet univers qui en manque tant, mais le voilà aux premières loges d'une crise inédite. Où nous embarque Roberto Andò ? N'en disons pas trop. L'essentiel est que son film est parfaitement maîtrisé, réquisitoire sévère contre cette oligarchie mondiale qui use de son pouvoir de vie et de mort économique avec délectation.
Porté par les notes de Schubert et celles, très inspirées, de Nicola Giovani, le film est une vraie réussite, subtile et sophistiquée. A la fois thriller et réflexion sur notre autisme, ces "Confessions" se déploient avec une élégante lenteur. Le casting est quasi-parfait, tout juste peut-on se demander l'intérêt du personnage incarné par Lambert Wilson, si ce n'est l'apport d'un grand nom à cette coproduction internationale.
Dans "Viva la Liberta", Roberto Andò se moquait joyeusement de la classe politique italienne. Dans "Les confessions", il élargit son champ de vision. Toujours aussi sévère avec les castes de ceux qui tiennent les manettes.
La fiche
Un film de Roberto Andò avec Toni Servillo, Daniel Auteuil, Connie Nielsen, Pierfrancesco Favino, Marie-Josée Croze, Moritz Bleibtreu et Lambert Wilson. – durée : 1h40 - sortie : 25 janvier 2017
Synopsis : Quelque part en Allemagne des dirigeants politiques du G8 et le directeur du FMI se réunissent en vue d’adopter une manoeuvre secrète aux lourdes conséquences. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu à cause du décès du directeur du FMI.
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