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"Le Fils de Saul", un film controversé sur la Shoah
Le Hongrois László Nemes signe son premier film avec "Le Fils de Saul". Un drame qui a pour cadre les camps de la mort de la seconde guerre mondiale, en l'occurrence celui de Auschwitz-Birkenau. Le film a touché le jury du dernier Festival de Cannes qui lui a attribué son Grand Prix.
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Auteurisme
En choisissant de réaliser un film sur les "kapos", ces Juifs et autres enrôlés par les SS pour "gérer" les corps des victimes des camps d'extermination, le jeune Hongrois László Nemes n'a pas choisi la facilité.Sa mise en scène a déstabilisé une partie des critiques à Cannes. Elle serait trop "auteuriste", la caméra suivant inlassablement le personnage principal, laissant paraître subrepticement des corps entassés nus les uns sur les autres, ou les "douches" de la mort. Soit. Mais László Nemes reste digne dans ce filmage. Aucune démonstration, aucun lyrisme, aucune identification.
Les retrouver tous
Ce jeune metteur en scène a surtout eu le courage de s'atteler à un film sur un sujet difficile. Ses choix sont radicaux, certes. Presque tout est filmé depuis l'épaule droite de Saul en caméra portée. Dans son rôle de "kapo", il voit tout et ne veut rien voir, ce que rend très bien le film dans ces choix de cadrage, alternant le visible et le non montrable. Il en devient d'autant plus pertinent.Le film n'est certes pas dénué de lacunes, comme sa fin sur un sourire, la vision d'un enfant blond et le son off d'une fusillade. Lourd. Mais par son thème très digne, la recherche d'un enfant imaginaire à retrouver parmi les victimes, le film reflète justement la quête de les retrouver toutes.
Reportage : P. Deschamps, A. Zouioueche, J-M. Noël, C. Ferron
Le Fils de Saul
De László Nemes (Hongrie), avec : Géza Röhrig, Molnar Levente, Urs Rechn - 1h47 - Sortie : 4 novembre 2015
Synopsis : Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.
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