L'événement "The Dark Knight Rises" : un Batman crépusculaire
"The Dark Knight Rise" un film de Christopher Nolan (USA-GB), avec Christian Bale, Anne Hathaway, Tom Hardy, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt, Michael Caine, Gary Oldman et Morgan Freeman - 2h44 - sortie : 25 juillet
Synopsis : Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent. Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane…
Noir c'est noir !
Rangé des voitures, Batman-Bruce Wayne (Christian Bale) n'est plus que l'ombre de lui-même. Sacrifié sur l'autel du tout-sécuritaire, rongé par le remord et en piètre état physique, il vit reclus, au seul contact de son fidèle domestique (Alfred, délicieux Michael Caine). Les menaces qui planent sur ses activités financières et sur la cité de Gotham vont pourtant l'obliger à quitter sa pré-retraite. Mais le Batman qui reprend du service est rouillé, anémié, il a perdu ses repères et sa vivacité. Du coup, pendant près de deux heures, les mauvais coups pleuvent sur lui. C'est d'abord la sublime Catwoman - Selina Kyle (Anne Hataway) qui le roule dans la farine et le trahit avec jubilation. Puis, plus sérieux, l'ennemi véritable se profile : le sinistre Bane. Visage recouvert d'un masque-muselière - un faux air d'Anthony Hopkins dans "Le silence des agneaux" - il incarne le mal absolu. Pour des raisons qu'on découvrira sur le tard, il n'a qu'un projet en tête, réduire à l'état de cendre une ville qu'il exècre. Face à Bane, un adversaire XXL, Batman multiplie les échecs, mord la poussière... mais finit toujours par se relever.
Super-menace pour super-héros
C'est la loi du genre, un super-héros ne peut se mettre en chauffe pour une broutille. Il faut évidemment un danger-maximal, une super-menace. Ici, on est servis : pas moins de deux menaces nucléaires pour le prix d'une. Batman et ses alliés (le commissaire Gordon et l'inspecteur dévoué John Blake) ont vraiment du pain sur la planche pour contrecarrer les funestes projets de Bane et de ses armées terroristes.
Du grand spectacle
Les amateurs de sensations fortes ne seront pas déçus. En 2h45, "The Dark Knight Rise" ne connaît pas la moindre baisse de rythme. Et les séquences spectaculaires sont légion, tel ce duel aérien entre deux avions qui ouvre le film, renouvelle le genre, et nous laisse, déjà, haletants.
Plus que jamais, la caméra de Christopher Nolan maîtrise son sujet, virevolte dans Gotham et ses entrailles, explorant ses égouts et ses secrets. Le réalisateur a pu bénéficier de moyens considérables : pas moins de 11 000 figurants, des effets spéciaux parfaitement exécutés sans êtres ostentatoires.
Aux non-initiés, ces 2h45 pourront néanmoins sembler un peu longues, certains passages auraient sans doute gagné à être plus ramassés. Mais "The Dark Knight Rise" , dans son genre, ne souffre d'aucun handicap majeur : scénario, réalisation, casting... pas la moindre faute de goût.
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