"Elvis" : trois bonnes raisons d'aller voir le biopic flamboyant de Baz Luhrmann au cinéma
Le film "Elvis", au cinéma le 22 juin, raconte la vie de la légende du rock and roll. C'est le réalisateur Baz Luhrmann ("The Great Gatsby") qui a réalisé ce biopic très réussi visuellement et musicalement.
Projeté hors compétition au Festival de Cannes 2022, le biopic Elvis sur la vie d'Elvis Presley sort au cinéma ce 22 juin. Brillante fresque musicale signée par le réalisateur australien Baz Luhrmann (Moulin Rouge, The Great Gatsby), ce long-métrage retrace la carrière d'Elvis Presley à travers les yeux du colonel Tony Parker, l'impresario terriblement cynique du King de Memphis. On vous explique en trois raisons pourquoi il faut absolument aller voir ce film en salle.
Un Tom Hanks métamorphosé
Neuf ans après avoir étalé à l'écran la vie fictive du millionnaire Jay Gatsby, le réalisateur australien Baz Luhrmann a choisi de se plonger cette fois dans l'existence d'un personnage réel : la légende américaine Elvis Presley. Mais c'est par le regard du très cynique colonel Tom Parker, l'impresario du chanteur qui s'est fait beaucoup d'argent sur le dos de la star, qu'est narrée l'histoire. C'est ce qui fait la complexité de ce biopic.
L'acteur Tom Hanks a relevé le défi de se glisser dans la peau de Tom Parker. Pour réussir le genre de performance qu'adore Hollywood, Tom Hanks s'est grimé avec des prothèses et a transformé sa voix. Après la présentation du film hors compétition au Festival de Cannes, l'acteur américain avait révélé qu'il ne connaissait rien du colonel avant le tournage du film. "Baz Luhrmann m’a dit qu’il n’y aurait pas eu d’Elvis sans le colonel. Je lui ai dit : ok je me lance, montre-moi la photo de ce colonel. J’ai vu la photo du colonel, et là… j’ai regretté'", reconnaît-il en riant.
>> Notre critique du film "Elvis"
Dans Elvis, le colonel Parker est odieux dans la dernière partie du film, quand Baz Luhrmann montre comment le manager a manipulé la famille d'Elvis pour enfermer le chanteur dans la prison dorée de l'hôtel Intercontinental de Las Vegas. Mais avant cette triste fin, Tom Hanks joue aussi un colonel Parker visionnaire. "J’ai entendu beaucoup de choses sur le colonel Tom Parker. La réalité, c’est qu’il a vu un jeune sur scène et il a tout de suite compris que c’était une force extraordinaire. C’est un homme brillant et curieux, qui en a profité pour gagner beaucoup d’argent", expliquait Tom Hanks sur la Croisette.
La révélation d'Austin Butler, bluffant en Elvis Presley
L'acteur Austin Butler n'avait encore jamais eu l'honneur d'interpréter un premier rôle dans un film à gros budget. En redonnant vie avec un réalisme fou au King du rock and roll, il change clairement de dimension.
A Cannes, Austin Butler a confié qu'il s'était concentré sur ce rôle à 100% pendant deux ans pour se rapprocher au maximum du vrai Elvis. "Je n’ai rien fait d’autre pendant deux ans. Je l’ai étudié sans cesse pour trouver sa nature humaine très profonde et l’interpréter au mieux", a révélé l'acteur au physique et aux manières de play-boy. Dans la salle de presse du Palais des Festivals à Cannes, il parlait de sa voix grave, chemise grande ouverte sur le torse et mèche gominée.
Pendant des mois, Austin Butler a tellement lu des livres et écouté des morceaux d'Elvis Presley en boucle qu'il s'est presque perdu dans l'identité de son modèle. “On me disait que je ne me ressemblais plus. J’écoutais ses interviews en boucle. Ensuite, j’enregistrais ma voix et je réécoutais pour voir où ma voix était différente”, a-t-il expliqué. Dans le film, il chante lui-même les morceaux d'Elvis lors des scènes de concert. Et c'est une réussite.
Un grand show musical
Baz Luhrmann réussit avec Elvis une fresque très colorée de l'Amérique des baby-boomers, mais aussi et surtout un grand film musical. En retraçant la carrière de l'artiste de Memphis, le réalisateur explore les influences qui ont modelé Elvis.
Dans les premières minutes du film, une scène d'anthologie montre comment le jeune Elvis, qui a vécu dans un quartier noir de Memphis, tombe amoureux du gospel au cours d'une messe musicale folle au cours de laquelle il s'effondre en transe. "Elvis absorbait ce qu'il fallait absorber et il est devenu tout de suite un génie de la country. On a essayé de montrer comment un enfant grandit dans une communauté. La musique d'Elvis est une musique qu'il a absorbée avec des musiciens noirs extraordinaires qui n'étaient pas encore connus, comme B.B. King", raconte Baz Luhrmann.
"Le fait de prendre du hip-hop comme dans Gatsby permettait de faire ressentir des choses"
Baz Luhrmannréalisateur d'"Elvis"
Dans le film, il est d'ailleurs montré que lorsque les premières chansons d'Elvis furent diffusées à la radio, les habitants de Memphis pensaient entendre un chanteur noir. "Nous avons étudié tout cela, nous savons que son amour pour le gospel était véridique. Juste avant sa mort, après deux shows, il chantait encore du gospel jusqu'au matin. C'est là qu'il se sentait en sécurité", poursuit Baz Luhrmann, qui s'est dit très ému vu après l'ovation de douze minutes à l'issue de la projection au Festival de Cannes.
Comme il l'avait fait dans The Great Gatsby, son prédécent film réalisé il y a neuf ans déjà, Baz Luhrmann mêle des sons contemporains à la musique d'époque. Un choix qu'il motive par une volonté de toucher un jeune public et non seulement une génération qui a connu le King.
"Il faut respecter la musique et connaître ses classiques. Nous avons Elvis qui chante, Austin qui chante comme Elvis. J'ai aussi voulu m'inscrire dans le présent. Le fait de prendre du hip-hop comme dans Gatsby permettait de faire ressentir des choses. Tout cela était composé par deux musiciens (Anton Monsted et Elliott Wheeler), qui ont magnifiquement travaillé avec la musique de gospel. Je joue avec la musique. Ce n'est pas seulement pour faire de l'effet. Je le fais parce que je veux que les jeunes comprennent ce que signifient les premiers enregistrements d'Elvis", confie le réalisateur.
Le film Elvis, réalisé par Baz Luhrmann, sort au cinéma le 22 juin.
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