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"Crash Test Aglaé", entre comédie sociale et road movie

Avec "Crash Test Aglaé", en salles mercredi, road movie fantaisiste sur les traces d'une ouvrière choisissant d'aller travailler en Inde, le réalisateur franco-québécois Éric Gravel aborde par l'angle de la comédie l'impact des délocalisations.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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India Hair dans "Crash Test Aglaé" d'Eric Gravel
 (NovoProd)

Aglaé (India Hair) travaille dans une entreprise automobile, au laboratoire de collision : "J'adorais mon métier. Je provoquais des accidents. Des crash tests." Tout roule dans la vie de cette jeune passionnée de cricket aux manières frustes et butées, jusqu'à ce qu'elle apprenne que son usine va fermer pour cause de délocalisation en Inde.
 
Elle, si craintive face à l'inconnu depuis que sa mère - danseuse nue cracheuse de feu - l'a abandonnée petite, décide de garder son poste à tout prix : elle accepte de partir pour l'Inde. Seul problème : l'entreprise ne prend pas en charge le déménagement. Elle se met alors en tête de rejoindre le pays en voiture, entraînant avec elle ses collègues Liette (Julie Depardieu) et Marcelle (Yolande Moreau).


Un conte loufoque

"Crash Test Aglaé", film court de 1h25, séduit par sa tonalité de conte loufoque, un "Little Miss Sunshine" à la française. La narration à la première personne, un brin enfantine, est confiée au "anti-héros féminin" cher au réalisateur, qui confesse adorer "les personnages de losers magnifiques".
 
Pour incarner la jeune fille à la moue boudeuse, un brin psychorigide, il a choisi India Hair ("Petit paysan", "Rester vertical", "Camille redouble"). L'actrice américano-française, pour la première fois en tête d'affiche, fait vivre avec brio le personnage farfelu d'Aglaé. Par sa démarche, ses intonations et son ton brusque, elle donne corps à une jeune fille pleine de troubles obsessionnels compulsifs.

Le "feel good movie" de l'été ?

Yolande Moreau et Julie Depardieu apportent leur touche colorée à ce qui s'apparente au "feel good movie" de l'été.
 
Car en dépit de quelques scènes plus dures, à l'humour noir, le ton du film reste globalement léger. A tel point que la satire du monde du travail en pâtit quelque peu. Si syndicalistes et patrons "en prennent pour leur grade", selon le réalisateur, les situations évidemment exagérées et les personnages stéréotypés propres à cette histoire loufoque empêchent de prendre la critique au sérieux.
 
Malgré le sujet sensible de la délocalisation, Éric Gravel ne voulait pas d'un film noir ou sombre : "J'aimais l'idée que leur destin soit absurde, drôle; jouer sur l'espoir plutôt que le désespoir", souligne-t-il dans les notes de production.
 

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