Cinéma : aucun accord n'a été trouvé sur un calendrier des sorties à partir du 19 mai
Des centaines de films sont prêts à être diffusés, sans compter les films attendus du Festival de Cannes.
La réouverture des salles de cinéma en France est prévue mercredi 19 mai en France avec une jauge de remplissage fixée à 35 % des fauteuils dans un premier temps. Mais pour l'heure, aucun accord n'a été trouvé autour d'un calendrier de sorties des films. La réunion en visioconférence qui s'est déroulée mercredi 5 mai au soir entre les distributeurs s'est soldée par un échec. Certains "gros" distributeurs n'étaient tout bonnement pas présents.
D’un côté, il y avait les grands distributeurs, américains ou français, plus puissants, qui ont multiplié ces derniers jours les annonces de dates de sortie de films, à grand renfort de posts sur les réseaux sociaux et qui ont à nouveau refusé mercredi soir le principe d’un calendrier concerté. De l’autre, il y avait les distributeurs plus modestes ou indépendants, plus inquiets, à l’origine de cette demande de concertation, à laquelle l’autorité de la concurrence s’était d’ailleurs exceptionnellement dite favorable.
450 films prêts à être diffusés
Pas moins de 450 films sont en attente, leur exploitation étant bloquée en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 et 36 devraient arriver ou revenir dans les salles pour la seule journée du 19 mai ! "Il faut trouver des mesures de régulation pour faire en sorte qu'il n'y ait pas six copies du même film dans un multiplexe", a plaidé jeudi 6 mai sur franceinfo Éric Lagesse, le directeur de Pyramide distribution et co-président du DIRE (Syndicat des Distributeurs Indépendants Réunis Européens). Il craint une concurrence entre "des films qui vont se ressembler. L'idée ce n'est pas du tout de dire 'Toi, ton film avec Juliette Binoche, tu vas le sortir là parce que moi j'ai un film avec Isabelle Huppert, l'idée ce n'est pas d'obliger les gens à sortir les films à telle date, explique-t-il. Le calendrier concerté pourrait éviter à certains films d'être sacrifiés parce que des gros films déboulent au dernier moment et prennent toute la place".
"Un film qui n'a pas de salle pour sortir est sacrifié."
Éric Lagesse, co-président du DIREà franceinfo
La tentative de concertation ayant échoué, les indépendants en appellent désormais au CNC, le Centre national du cinéma, qui dispose d’un rôle consultatif mais sans moyen de contrainte pour tenter de réguler le calendrier à venir. D’autant qu’après le retour embouteillé en salles, le Festival de Cannes prévu du 6 au 17 juillet, promet lui aussi une nouvelle déferlante avant la compétition des films qui y seront présentés.
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