Cars 3 : fin de carrière pour Flash McQueen et sa saga automobile
La saga Cars
Le 14 mars 2006, aux Etats-Unis, apparaissaient sur les grands écrans, des petites bagnoles qui parlent, qui rient, qui pleurent, qui râlent et qui tombent amoureuses. Bref, après les animaux et les jouets, voici l’automobile anthropomorphe. C’est Cars, réalisé par les studios Pixar et produit par Disney.Le pari est risqué. Mais la recette est en place, des personnages qui émeuvent les enfants, des références culturelles pour les ados et un message bienveillant pour les parents. Au début du film le héros Flash McQueen est arrogant et prétentieux. A la fin, il a découvert l'amitié et la fidélité. Permis de conduire aux pays des valeurs, voici comment un bolide connaît donc l'initiation.
11 ans plus tard (car il faut mieux oublier le deuxième opus) le troisième volet s'attaque à une autre étape de la vie. La retraite. Ou comment un sportif de haut niveau, un cador va devoir passer la main et affronter les railleries de la jeune garde frimeuse et hautaine. Cars 3, c'est comment on est vite bousculé et jeté dehors quand vient l'âge des contre-performances.
La nostalgie des has been
Le film débute : Flash McQueen est toujours le champion, admiré et respecté. Mais dés la fin de la première course, les dés sont jetés. C'est un has been. Il ignore tout de la technologie, il n'a pas vu venir les avancées techniques, il s'entraîne avec les bonnes vieilles méthodes à la Papa, il est fidèle à son équipe un peu vieillissante. Et c'est le drame dans l'ultime ligne droite. Il n'a pas vu venir dans ses rétros les jeunes loups qui ne rêvent que d'une chose, le détrôner. Il chute et quelle chute. Un accident à plein régime, en surrégime dans la dernière ligne droite, l'un de plus impressionnant moment du film et le début de la fin.Cars 3, c'est un scénario proche de la dénonciation d'une société de rapaces oubliant ses anciens. Pour la morale de l'histoire, interdit de spolier mais le spectateur imagine vite que pour remonter la pente, le champion va retrouver ses fondamentaux. Ce sera nature et tradition contre modernité et progrès. Nostalgie à 1000 tours/minutes. Il est assez réjouissant de voir moquer les séances d'entraînement zenitude et de remise en forme pour seniors avant que le héros ne se réfugie dans le fin fond de sa Caroline du Nord. Il pousse la porte d'un bar et c'est le blues qui rugit. Les habiles Dysney et Pixar savent toujours manier le sens des valeurs. Pour se sauver Flash McQueen apprendra à transmettre son savoir et ses secrets de champion.
Que vaut Cars 3 ?
Les images de Cars 3 puisent leur inspiration dans les films de genre. Les courses sont dignes de Fast and Furious qui aurait flirté avec un jeux vidéo pour enfant. Parfois l'oeil se demande si le réel n'a pas doublé dans le dernier virage le virtuel, tellement l'animation ressemble à la réalité. Ironie du sort : Brian Fee, le réalisateur a déclaré dans Ciné Télé Revue : "je dois même admettre qu'à un moment, on a du revenir quelques technologies en arrière et rendre le film moins réaliste".Le road movie du héros à travers le sud des Amériques est digne d'un western moderne avec senteur de bière et de saloon. Pour recharger ses batteries, Flash McQueen s'entraîne sur la plage, un parfum de Rocky 3 flotte sur l'écran, le héros ne doit pas lâcher, il doit se faire mal sur fond de coucher de soleil.
Cars 3, c'est donc une super production, des effets spéciaux, un scénario qui tient sur une page entre leçons de vie et nostalgie d'un passé où sa jeunesse s'est enfuie. La franchise - après l'accident du 2e épisode - a retrouvé la ligne droite... Au pays des bolides, Cars 3 contrebraque et ne finit pas à la casse.
La FICHE
Date de sortie : 2 août. Durée : 1H 47. Réalisation: Brian Fee, avec les voix de G. Canet, G. Lellouche, N. Duvauchelle,Alice Pol, Cécile de France.
Dépassé par une nouvelle génération de bolides ultra-rapides, le célèbre Flash McQueen se retrouve mis sur la touche d’un sport qu’il adore. Pour revenir dans la course et prouver, en souvenir de Doc Hudson, que le n°95 a toujours sa place dans la Piston Cup, il devra faire preuve d’ingéniosité. L’aide d’une jeune mécanicienne pleine d’enthousiasme, Cruz Ramirez, qui rêve elle aussi de victoire, lui sera d’un précieux secours...
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