« Bellflower » : Mad Max sentimental
Synopsis : Woodrow et Aiden, deux amis un peu perdus et qui ne croient plus en rien, concentrent leur énergie à la confection d’un lance-flammes et d’une voiture de guerre, qu’ils nomment "Medusa". Ils sont persuadés que l’apocalypse est proche, et s’arment pour réaliser leur fantasme de domination d’un monde en ruine. Jusqu’à ce que Woodrow rencontre une fille, pour le meilleur et pour le pire.
Film Grunge
Film teinté d’apocalypse, "Bellflower", de l’Américain Evan Glodell, a remporté le Prix du meilleur long-métrage du premier Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF) en octobre dernier. Très symptomatique du cinéma américain indépendant, il s’inscrit dans cette thématique de fin du monde sans la traiter de front, mais comme une métaphore de sentiments humains, trop humains.
L’auteur derrière "Bellflower" a tout fait sur son film : scénariste, réalisateur, acteur, et même accessoiriste, Evan Glodell étant particulièrement versé dans les lance-flammes qui tiennent une place importante à l’écran. Un vrai film d’auteur en somme. Dans « Bellflower », l’apocalypse est déjà là. Elle émane de la vision d’une Amérique en pleine déliquescence que stigmatise la culture Grunge des années 90, à laquelle se réfère l’esthétique du film, à travers le récit d’une rupture sentimentale.
Fuite en avant
Ce contexte apocalyptique porte le film, visible dans le virage des couleurs et le bidouillage de l’objectif de prise de vues qui traduisent l’apocalypse contemporaine pour fomenter une image sale, comme corrompue. Sans oublier la référence à "Mad Max", qu’incarne la voiture custumisée au cœur du film, en référence à l’« Interceptor » du film de George Miller.
"Bellflower" est dédié à la rupture mal vécue de son auteur avec sa petite amie. Il rebondit toutefois sur une rencontre qui va relancer le récit. S’il traite de la relation homme/femme vue comme une impasse, dans une atmosphère de fin du monde dont la seule issue est une fuite en avant qui va droit dans le mur, il parle aussi de l’amitié. Celle de Woodrow et Aiden autour d’une rage enflammée qui perd en degrés, quand pointe l’âge adulte. Evan Glodell a visiblement du talent et fait montre d’une tonalité à part qui classe d’ores et déjà « Bellflower » au rang de film culte.
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