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"Belle et Sébastien" : un film de Noël droit dans ses bottes

Aventurier, écrivain et cinéaste, on peut compter sur Nicolas Vanier ("L'Odyssée blanche", "Le Dernier trappeur", "Loup"...) pour savoir filmer la nature, notamment les pays froids et la montagne qu'il affectionne particulièrement. Raconteur d'histoires, il était tout désigné pour adapter au grand écran la célèbre série télévisée de Cécile Aubry, "Belle et Sébastien" de 1965.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Belle et le jeune Félix Bossuet dans le rôle de Sébastien dans "Belle et Sébastien" de Nicolas Vanier
 (Eric Travers / RADAR FILMS - EPITHÈTE FILMS - GAUMONT - M6 FILMS - RHÔNE-ALPES CINEMA )

De Nicolas Vanier (France), avec : Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier, Dimitri Storoge, Mehdi, Andreas Pietschmann, Urbain Cancelier - 1h44 - Sortie : 18 décembre 2013

Synopsis : Dans les Alpes, où la neige est immaculée, où les chamois coursent les marmottes, où les sommets tutoient les nuages. Un village paisible voit l'arrivée de l'armée allemande. Un enfant solitaire rencontre un chien sauvage dans les sommets : Sébastien va apprivoiser Belle et c'est le début d'une amitié indéfectible. Le récit d'un enfant débrouillard et attendrissant au coeur de la Seconde Guerre mondiale.  L'odyssée d'un petit garçon à la recherche de sa mère, d'un vieil homme à la recherche de son passé, d'un résistant à la recherche de l'amour, d'une jeune femme en quête d'aventures, d'un lieutenant allemand à la recherche du pardon. C'est la vie de Belle et Sébastien...

Rusticité
Nicolas Vanier apporte un changement de taille au récit originel, en lui donnant pour cadre la seconde Guerre Mondiale, et l’arrivée en 1943 dans un village savoyard d’un détachement allemand. Si le sujet de l’Occupation est effleuré avec l’intrigue autour de passeurs de réfugiés juifs en Suisse, le cinéaste voulait avant tout reconstituer une Savoie rustique, authentique, en évitant de mettre en scène toute modernité. Un choix « esthétique » déclare-t-il.

Ce n’est pas le seul bouleversement par rapport à la série de Cécile Aubry. La rencontre entre l’enfant et le chien est plus dramatique que dans l’original, en occupant toute la première partie du film, ce qui n’est pas plus mal. Mais le respect envers les valeurs originelles demeure : famille (éclatée), solidarité, amitié et sauvegarde de la faune sauvage. A ce titre, Nicolas Vanier a confié le filmage des animaux de la montagne à Laurent Charbonnier, un des plus grands photographes et cinéastes animaliers, à qui l’on doit « Les animaux amoureux ».

Tchéky Karyo et Félix Bossuet dans "Belle et Sébastien" de Nicolas Vanier
 (Eric Travers / RADAR FILMS - EPITHÈTE FILMS - GAUMONT - M6 FILMS - RHÔNE-ALPES CINEMA )

Trois saisons
« Belle et Sébastien » a été tourné sur la longue durée de trois saisons, pour un plaisir visuel de tous les instants. Vues plongeantes sur les cimes, alpages verdoyants et fleuris, étendues neigeuses, alimentent grandement la beauté du film. Nicolas Vanier est un grand cinéaste de la nature, mais pèche quelque peu dans sa direction d’acteurs. Même si le petit Félix Bossuet a une bonne trombine craquante, son jeu est plus récitatif qu’émotionnel. Tchéky Karyo a la posture pour le rôle de César, mais s’en tient là, quant aux autres, ils font le job.

Au final, un joli film pour les fêtes, de très belles images et des bons sentiments. Manque toutefois une teneur dramatique forte. Nicolas Vanier parvient pourtant à faire passer le drame de cet enfant orphelin qui trouve en cette magnifique chienne immaculée une « mère » de substitution. Le film évite cependant toute nostalgie envers la série des années 60 et son côté quelque peu larmoyant. Un gentil film de Noël. 

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