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Somptueux concert de musiques de films au Rex
C’est à un concert d’anthologie qu’il nous a été donné de voir et d’entendre au Grand Rex vendredi soir à Paris. Les plus grands compositeurs de musiques de films français y étaient réunis sous l’égide du dixième anniversaire de l’Union des Compositeurs de Musiques de Films (UCMF) : d’Eric Serra, à Claude Bolling, en passant par Francis Lai et bien d’autres : magique !
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Un orchestre exceptionnel
Rendons hommage en premier lieu à l’orchestre, la philarmonique du COGE, l’Association des Chœurs et Orchestres des Grandes Ecoles, qui fort de ses musiciens associés à une chorale d’exception se sont donnés à fond dans ce projet d’une exceptionnelle prestation. Tous ces musiciens et choristes, très jeunes, se sont révélés totalement impliqués dans cette valorisation et mise en avant de l’inventivité française en matière de musiques de films.
Tout a commencé avec une partition d’Eric Serra pour « Arthur et les Minimoys » d’Eric Besson. Très bonne introduction, par ses prémices mystérieuses qui deviennent épiques, comme un résumé du programme à venir. En matière de musiques de films, il ne faut pas s’en tenir à la valeur filmique, mais à la partition. Serra demeure un grand compositeur, même s’il n’a pas toujours servi de grands films. Vingt-cinq compositions nous furent ainsi servis sur un plateau, où les exécutants, aux cordes, dominantes, cuivres, bois, percussions, piano et harpe prenaient un plaisir enthousiastes. Art musical considéré comme mineur, la musique de film à ses fans très pointus sur le chapitre, à l’image de l’Opéra. A la différence que ce public mélomane est moins élitiste, tout en faisant preuve d’une grande exigence.
Le concert, magnifique, en présence de la majorité des compositeurs dans la salle, a vu se succéder Antoine Duhamel (« Ridicule » de Patrice Lecomte), Alexandre Desplat (« La Jeune fille à la perle » de Peter Weber), Cyril Morin (« Samsara » de Paul Nalin) qui a mis la larme à l’œil de tous les auditeurs. La partition de Robert Fienga pour « La Maison démontable » de Buster Keaton, sur ses rythmes de charleston endiablé a soulevé l’audience, et l’invitation au compositeur britannique Patrick Doyle venu interpréter un morceau d’« Indochine » (Régis Wargnier, 1992) était de circonstance.
Mais la fin du premier volet de ce concert d’exception tenu par Vladimir Cosma montant sur scène diriger son « Concerto pour Berlin » tiré de son score pour « La 7e cible » (1984) de Claude Pinoteau, restera inoubliable pour ses richesses multiples : sa composition complexe, ses fractures de rythmes et harmoniques, très fréquentes en matière de musiques de films, et que le compositeur, en l’occurrence directeur d’orchestre, a transmis en toute virtuosité. Peut-être le sommet de ce fabuleux concert.
Reportage : N. Lemarignier, G. Marinet, Z. Berkous, P. Crapoulet, A. Grenier-Comard Encore !
La deuxième partie de cette prestation ne fut pas moindre. Avec en introduction le « Cha ba da va da » d’« Un homme et une femme » (Claude Lelouch, 1966) et de « Love Story » (Arthur Hiller, 1970) du discret Francis Lai, dans la salle. Puis ce fut le puissant « Cyrano de Bergerac » (Jean-Paul Rappeneau, 1995) de Jean-Claude Petit, partition tout en douceur dans ses premières notes, puis qui éclatent, à l’image de son bretteur, tant en mots qu’à l’épée, sublime.
Les partitions s’enchaînent, sans que l’on puisse toutes les citer. Mais retenons celles de « The Artist » de Ludovic Bourse, récompensé aux Oscars, Bafta et César, dans leurs résonnances aux compositions de Bernard Hermann , notamment « Vertigo ». Et surtout ce final assourdissant, hommage à Claude Bolling avec « Borsalino » remarquablement réorchestré pour un philarmonique, de toute beauté et très émouvant.
Pour terminer, un sacré coup de chapeau à l’orchestre philarmonique du COGE dirigé par le très talentueux Aurélien Azan Zielinski et la chef de choeur Béatrice Warcollier, qui ont effectué un sacré travail, visiblement enthousiaste. Sans oublier leurs extraordinaires solistes Julien Le Pape au piano, Jean-Marc Phillips-Varjabedian au violon (fabuleux) et Xavier Phillips au violoncelle. Puisque ce concert était intitulé comme « premier », c’est qu’il en augure d’autres. Vivement demain !
Rendons hommage en premier lieu à l’orchestre, la philarmonique du COGE, l’Association des Chœurs et Orchestres des Grandes Ecoles, qui fort de ses musiciens associés à une chorale d’exception se sont donnés à fond dans ce projet d’une exceptionnelle prestation. Tous ces musiciens et choristes, très jeunes, se sont révélés totalement impliqués dans cette valorisation et mise en avant de l’inventivité française en matière de musiques de films.
Tout a commencé avec une partition d’Eric Serra pour « Arthur et les Minimoys » d’Eric Besson. Très bonne introduction, par ses prémices mystérieuses qui deviennent épiques, comme un résumé du programme à venir. En matière de musiques de films, il ne faut pas s’en tenir à la valeur filmique, mais à la partition. Serra demeure un grand compositeur, même s’il n’a pas toujours servi de grands films. Vingt-cinq compositions nous furent ainsi servis sur un plateau, où les exécutants, aux cordes, dominantes, cuivres, bois, percussions, piano et harpe prenaient un plaisir enthousiastes. Art musical considéré comme mineur, la musique de film à ses fans très pointus sur le chapitre, à l’image de l’Opéra. A la différence que ce public mélomane est moins élitiste, tout en faisant preuve d’une grande exigence.
Le concert, magnifique, en présence de la majorité des compositeurs dans la salle, a vu se succéder Antoine Duhamel (« Ridicule » de Patrice Lecomte), Alexandre Desplat (« La Jeune fille à la perle » de Peter Weber), Cyril Morin (« Samsara » de Paul Nalin) qui a mis la larme à l’œil de tous les auditeurs. La partition de Robert Fienga pour « La Maison démontable » de Buster Keaton, sur ses rythmes de charleston endiablé a soulevé l’audience, et l’invitation au compositeur britannique Patrick Doyle venu interpréter un morceau d’« Indochine » (Régis Wargnier, 1992) était de circonstance.
Mais la fin du premier volet de ce concert d’exception tenu par Vladimir Cosma montant sur scène diriger son « Concerto pour Berlin » tiré de son score pour « La 7e cible » (1984) de Claude Pinoteau, restera inoubliable pour ses richesses multiples : sa composition complexe, ses fractures de rythmes et harmoniques, très fréquentes en matière de musiques de films, et que le compositeur, en l’occurrence directeur d’orchestre, a transmis en toute virtuosité. Peut-être le sommet de ce fabuleux concert.
Reportage : N. Lemarignier, G. Marinet, Z. Berkous, P. Crapoulet, A. Grenier-Comard Encore !
La deuxième partie de cette prestation ne fut pas moindre. Avec en introduction le « Cha ba da va da » d’« Un homme et une femme » (Claude Lelouch, 1966) et de « Love Story » (Arthur Hiller, 1970) du discret Francis Lai, dans la salle. Puis ce fut le puissant « Cyrano de Bergerac » (Jean-Paul Rappeneau, 1995) de Jean-Claude Petit, partition tout en douceur dans ses premières notes, puis qui éclatent, à l’image de son bretteur, tant en mots qu’à l’épée, sublime.
Les partitions s’enchaînent, sans que l’on puisse toutes les citer. Mais retenons celles de « The Artist » de Ludovic Bourse, récompensé aux Oscars, Bafta et César, dans leurs résonnances aux compositions de Bernard Hermann , notamment « Vertigo ». Et surtout ce final assourdissant, hommage à Claude Bolling avec « Borsalino » remarquablement réorchestré pour un philarmonique, de toute beauté et très émouvant.
Pour terminer, un sacré coup de chapeau à l’orchestre philarmonique du COGE dirigé par le très talentueux Aurélien Azan Zielinski et la chef de choeur Béatrice Warcollier, qui ont effectué un sacré travail, visiblement enthousiaste. Sans oublier leurs extraordinaires solistes Julien Le Pape au piano, Jean-Marc Phillips-Varjabedian au violon (fabuleux) et Xavier Phillips au violoncelle. Puisque ce concert était intitulé comme « premier », c’est qu’il en augure d’autres. Vivement demain !
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