Sortie du film de Jacques Doillon reportée : Rachida Dati se dit "gênée" par "la sanction collective", le fait "de punir tout un film"

Invitée de France Culture, la ministre de la Culture estime que "la liberté de création doit être absolue, mais la pédocriminalité ce n'est pas un art, les violences sexuelles ce n'est pas de l'art".
Article rédigé par franceinfo
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La ministre de la Culture Rachida Dati le 29 janvier 2024 au Palais de la Porte-Dorée à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Reporté jusqu'à nouvel ordre". Après l'annonce mardi du producteur d'Arena Films, Bruno Pésery, de reporter sine die la sortie du nouveau film de Jacques Doillon, CE2, prévue à l'origine le 27 mars, en raison de l'accusation de viol sur mineure déposée par Judith Godrèche contre le cinéaste, la ministre de la Culture, Rachida Dati, invitée de France Culture jeudi 29 février, se dit "gênée" par "la sanction collective", le fait "de punir tout un film".

Pour Rachida Dati, "la liberté de création doit être absolue, mais la pédocriminalité ce n'est pas un art, les violences sexuelles ce n'est pas de l'art". Ce constat posé, la ministre dévoile son "avis personnel" sur l'annonce du report de la sortie du prochain film de Jacques Doillon : "Un livre par exemple, c'est une œuvre individuelle. Vous pouvez très bien sanctionner un auteur, c'est une sanction individuelle. Un film, c'est une œuvre collective. Est-ce qu'on doit punir, sanctionner, tous les autres talents, tous les techniciens, les maquilleurs, les secrétaires, les régisseurs, ceux qui investissent aussi dans ce film ?"

"Je suis plus gênée par rapport à la sanction collective", explique Rachida Dati, le fait "de punir tout un film, de punir tous les artistes sous diverses formes en raison d'un comportement inapproprié ou illégal, pénalement répréhensible, d'une personne." Pour elle, "nous sommes dans un pays de responsabilité individuelle, pas de responsabilité collective".

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