La sortie du film "CE2" de Jacques Doillon, accusé de viol et d'agressions sexuelles, est "reportée"

"CE2", avec Nora Hamzawi et Alexis Manenti, devait sortir en salles le 27 mars.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le réalisateur français Jacques Doillon au Festival du film francophone d'Angoulême en 2024. (YOHAN BONNET / AFP)

Selon le magazine professionnel Le Film Français, Bruno Pésery, le producteur du film CE2, réalisé par Jacques Doillon, cinéaste mis en cause par plusieurs actrices dont Judith Godrèche pour des violences sexuelles, a annoncé mardi que sa sortie en salles, prévue le 27 mars, était "reportée" jusqu'à nouvel ordre. Il rajoute qu'il ne "semble aujourd’hui ni possible, ni souhaitable de maintenir cette date de sortie" au regard des faits reprochés "qui remontent à quarante ans".

Mi-février, la production du film avait indiqué maintenir cette date, malgré le dépôt de plainte à son encontre de l'actrice, car il n'était pas possible d'adapter une sortie "à un calendrier judiciaire". Elle avait appelé à ne pas interpréter cette décision comme "l'expression d'une surdité ou d'une indifférence à l'égard des accusations portées à l'encontre" du réalisateur.

Démenti de Jacques Doillon

L'actrice Nora Hamzawi s'était opposée publiquement à cette décision de sortir le film en salles : "Je ne soutiens pas cette décision qui d'après moi représente un mépris vis-à-vis de la parole des femmes", avait-elle commenté.

Jacques Doillon, 79 ans, est mis en cause, aux côtés du réalisateur Benoît Jacquot, 77 ans, dans une enquête pour "viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité", à la suite d'une plainte de Judith Godrèche. L'actrice avait tourné avec lui dans La Fille de 15 ans, sorti en 1989. Elle l'a accusé publiquement de l'avoir "peloté" et embrassé sur ce tournage.

D'autre part, l'actrice Isild Le Besco a, elle, annoncé qu'elle envisageait de porter plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, accusant ce dernier de l'avoir privée d'un rôle dans un film quand elle avait 17 ans, "à partir du moment où (elle a) refusé ses avances". Anna Mouglalis a accusé publiquement de son côté M. Doillon de l'avoir "embrassée de force". Le réalisateur a contesté la version d'Isild Le Besco et qualifié de "grotesque" l'accusation d'Anna Mouglalis.

Plus généralement, Jacques Doillon se dit innocent, et s'est défendu publiquement début février, dénonçant des "dénonciations arbitraires, (des) fausses accusations et (des) mensonges", et disant se tenir à la disposition de la justice.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.