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"Viva Riva!" : coup de chaud à Kinshasa

De Djo Tunda Wa Munga. Avec Patsha Bay, Manie Malone, Hoji Fortuna, Marlene Longange et Alex Herabo. Durée : 1h28. Sortie : 18 avril
Article rédigé par franceinfo - Pierre-Yves Grenu
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Manie Malone dans "Viva Riva !"
 (DR)

Synopsis : Kinshasa est paralysée par le manque d'essence et la corruption. Le baril flambe et les petits malfrats organisent la pénurie pour faire monter les prix. Riva, après un long exil en Angola, revient au pays avec une cargaison d'or noir, qui va faire de lui un homme riche. Avec son ami JM, il flambe dans la nuit torride de la capitale congolaise. Mais les truands à qui il a volé l'essence sont à ses trousses. Début d'un thriller nerveux, dans cette ville qui ne dort jamais... 

 

 

C'est beau une ville la nuit : l'héroïne de "Viva Riva !" c'est elle, Kinshasa. Ville tentaculaire, meurtrie, bouillante. Djo Tunda Wa Munga pose sa caméra avec amour sur ces façades décrépies, ces trains brinquebalants, ces lieux de plaisir. Elle tient à peine debout, mais elle a un charme fou. Jamais, sans doute, elle n'a été aussi bien filmée. Parfois, lorsque le scénario s'embourbe, c'est elle qui sauve le coup, captant toute notre attention. Djo Tunda Wa Munga n'imaginait pas tourner ailleurs, alors il s'est battu. Dans un pays en mal d'infrastructures, et en particulier pour le cinéma, il a recruté ses comédiens, les a formés. Tourné en quarante jours, avec une équipe technique congolaise renforcés de quelques expatriés, le film est impressionnant de maîtrise.

Pasha Bay est Riva dans "Viva Riva !"
 (Summiteer Film)

Fric, sexe, et balles perdues : aucun temps mort dans cette aventure sombre et brutale. Riva est revenu chez lui pour vivre vite, intensément. Les femmes, les amis, la famille, le business... Il passe d'un univers à l'autre, poursuivi par des gangsters sans scruptules, qui canardent à tout va (on se croirait parfois chez Tarantino, lorsque les cadavres s'amoncellent). Ca frappe (y compris les femmes ou les parents...), ça fonce, les femmes sont belles, l'argent et la Primus coulent à flot... Les méchants le sont vraiment et les gentils ne sont pas irréprochables. Tous les codes du bon polar sont au rendez-vous. Parfois, le scénario s'essouffle un peu, la course-poursuite traîne en longueur... Des petits bémols ne pèsent pas grand chose face aux grandes qualités d'un film généreux et spectaculaire. 

 

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