"L'Ordre et la morale" projeté en Nouvelle-Calédonie
Lundi, trois projections sur invitation ont lieu au Centre Culturel Tjibaou (CCT). En fin de journée un débat réunira le public avec des membres de la réalisation et des acteurs du film, habitants d'Ouvéa. La venue annoncée de Mathieu Kassovitz n'a pas été confirmée.
"Par rapport à ce que je connais de l'histoire, le film sonne juste. Pour autant, ce film est une fiction, tirée de faits réels, ce n'est pas un documentaire et c'est ainsi que je l'ai compris", a estimé Emmanuel Tjibaou, directeur du Centre Culturel Tjibaou, et fils du leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989 à Ouvéa, un an après l'assaut meurtrier de la grotte.
A partir du 14 décembre, Ciné brousse, un cinéma itinérant, organisera jusqu'au 22 décembre des projections dans une dizaine de villages de l'intérieur de la Grande-Terre. A Nouméa, le film sera visible dans la salle de la Fédération des oeuvres laïques (FOL), jusqu'au 30 décembre.
Un succès mitigé en métropole
Sorti le 16 novembre en métropole, "L'Ordre et la morale" n'a pas été mis à l'affiche par le propriétaire du seul cinéma de Nouméa, Douglas Hickson, qui l'a jugé trop "polémique et caricatural". Mathieu Kassovitz a mis en cause des pressions de l'UMP locale, qui était opposée au projet.
Le film relate les événements d'avril 1988 lorsque quatre gendarmes sont tués à la brigade de l'île d'Ouvéa et qu'une trentaine d'autres sont ensuite retenus en otages dans la grotte de Gossanah, par un commando d'indépendantistes kanaks.
Juste avant le deuxième tour de la présidentielle, l'assaut donné le 5 mai 1988 par l'armée s'achève dans un bain de sang, avec la mort de deux militaires et de 19 Kanaks, dont certains dans des conditions controversées.
"L'Ordre et la morale", qui connait un succès mitigé en salles, est inspiré du livre "La Morale et l'action" de Philippe Legorjus, alors capitaine des gendarmes d'élite, et d'un rapport de la Ligue des droits de l'homme sur ces évènements.
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