Primé à la Mostra, le réalisateur Ziad Doueiri entendu par un tribunal militaire au Liban
Fraîchement récompensé à la Mostra de Venise, Ziad Doueiri, 54 ans, avait été brièvement interpellé dimanche soir le 10 septembre à son arrivée à l'aéroport de Beyrouth. Ses deux passeports français et libanais avaient été confisqués et il avait été sommé de comparaître ce lundi devant un tribunal militaire. "Je suis profondément blessé. Je viens au Liban avec un prix de la Mostra de Venise, et la police libanaise a autorisé la diffusion de mon film", a déclaré le réalisateur.
L'affaire concerne "L'attentat", sorti en 2013
L'affaire concerne son avant-dernier film, "L'Attentat", déjà interdit au Liban à sa sortie en 2013 car il avait été tourné partiellement en Israël avec des acteurs israéliens. Le Liban, qui est officiellement toujours en guerre avec Israël, interdit à ses ressortissants de se rendre dans ce pays voisin, avec qui il a longtemps été en conflit.Adapté du best-seller de Yasmina Khadra, "L'Attentat" est l'histoire d'un chirurgien israélien d'origine arabe dont la femme est l'auteure d'un attentat suicide. Le médecin à la carrière exemplaire part enquêter dans les territoires palestiniens pour tenter de comprendre qui a pu "laver le cerveau" de son épouse.
Après sa comparution de plusieurs heures, Ziad Doueiri a brandi devant la presse ses deux passeports récupérés. "Mon client a été remis en liberté, aucune accusation ne lui a été adressée", a assuré son avocat Me Najib Lyan, affirmant que le dossier était "définitivement clos".
Son nouveau film "L'insulte", récompensé à Venise
Ziad Doueiri est au Liban pour assister le 12 septembre à la première dans le pays de son nouveau film, "L'insulte", tout juste récompensé à Venise : le jury a décerné samedi la coupe Volpi du meilleur acteur au Palestinien Kamel El Basha. "L'insulte" a en outre été sélectionné par le Liban pour représenter le pays aux Oscars.Un responsable judiciaire a assuré à l'AFP que M. Doueiri avait été remis en liberté "à condition qu'il indique sa domiciliation aux autorités". Il a par ailleurs jugé "possible que l'affaire soit déférée devant un tribunal militaire, pour un délit d'entrée sur le territoire d'un pays ennemi sans autorisation préalable", délit passible d'une peine d'emprisonnement d'au moins un an au regard du droit libanais.
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