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Prêtre accusé de pédophilie : François Ozon assigné pour son film sur l'affaire
La défense d'un prêtre lyonnais mis en examen pour agressions sexuelles a assigné en référé le réalisateur François Ozon pour obtenir un report de la sortie de son film consacré à l'affaire, prévue le 20 février, avant le procès.
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Cette assignation intervient au lendemain d'une autre action en justice, en l'occurrence la mise en demeure du cinéaste par une femme, ancien membre du diocèse de Lyon, jugée récemment aux côtés du cardinal Barbarin pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, pour qu'il retire son nom du film en question, intitulé "Grâce à Dieu". Contacté par l'AFP, François Ozon n'a pas souhaité réagir à son assignation.
Le film raconte la naissance de l'association de victimes La Parole Libérée, fondée par d'anciens scouts lyonnais ayant dénoncé les agissements du père Bernard Preynat, mis en examen depuis janvier 2016 et qui pourrait être jugé en fin d'année 2019.
Le film raconte la naissance de l'association de victimes La Parole Libérée, fondée par d'anciens scouts lyonnais ayant dénoncé les agissements du père Bernard Preynat, mis en examen depuis janvier 2016 et qui pourrait être jugé en fin d'année 2019.
Un recours au nom du principe de la présomption d'innocence
Vendredi, l'un des avocats de père Preynat, Me Emmanuel Mercinier, a déposé vendredi un recours contre Ozon devant le tribunal de grande instance de Paris pour reporter la sortie du film. "Si aujourd'hui on commence à autoriser des films portant atteinte à la présomption d'innocence de personnes qui ne sont pas encore jugées, on ouvre une brèche extrêmement dangereuse", a-t-il affirmé à l'AFP.
En décembre, l'avocat lyonnais du prêtre, Me Frédéric Doyez, avait déjà demandé au réalisateur et à ses producteurs de reporter la sortie du film après le procès, afin de ne pas porter atteinte à la présomption d'innocence de son client. Faute d'avoir obtenu gain de cause, il a chargé Me Mercinier d'engager un recours.
"Il suffit de voir la bande-annonce, disponible en ligne, pour constater que le père Preynat apparaît à la 2e ou 3e seconde, qu'il est cité ou désigné à 13 reprises durant la première minute, et qu'il est présenté comme coupable des faits pour lesquels il est actuellement poursuivi. Or, la loi interdit de présenter comme établie la culpabilité d'une personne avant qu'elle soit jugée", argumente ce dernier.
La partie adverse "va sans doute considérer qu'il y a eu des aveux durant la procédure et que par conséquent, il n'y a plus lieu de respecter la présomption d'innocence, mais c'est un principe absolu", ajoute l'avocat.
La défense reproche aussi à la production du film de "surfer sur l'actualité judiciaire", alors que le tribunal correctionnel de Lyon doit rendre son délibéré, le 7 mars, dans le procès intenté au cardinal Philippe Barbarin pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements du père Preynat.
L'archevêque de Lyon a comparu début janvier avec cinq autres personnes dans cette affaire. L'une d'elles, l'ancienne bénévole du diocèse Régine Maire a de son côté mis en demeure François Ozon pour qu'il retire son nom du film.
"Il suffit de voir la bande-annonce, disponible en ligne, pour constater que le père Preynat apparaît à la 2e ou 3e seconde, qu'il est cité ou désigné à 13 reprises durant la première minute, et qu'il est présenté comme coupable des faits pour lesquels il est actuellement poursuivi. Or, la loi interdit de présenter comme établie la culpabilité d'une personne avant qu'elle soit jugée", argumente ce dernier.
La partie adverse "va sans doute considérer qu'il y a eu des aveux durant la procédure et que par conséquent, il n'y a plus lieu de respecter la présomption d'innocence, mais c'est un principe absolu", ajoute l'avocat.
La défense reproche aussi à la production du film de "surfer sur l'actualité judiciaire", alors que le tribunal correctionnel de Lyon doit rendre son délibéré, le 7 mars, dans le procès intenté au cardinal Philippe Barbarin pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements du père Preynat.
L'archevêque de Lyon a comparu début janvier avec cinq autres personnes dans cette affaire. L'une d'elles, l'ancienne bénévole du diocèse Régine Maire a de son côté mis en demeure François Ozon pour qu'il retire son nom du film.
François ozon défend son film
Dans une interview accordée à La Nouvelle République, dont le quotidien régional a publié un extrait vendredi sur internet,le cinéaste a défendu son film, expliquant qu'il allait le montrer à Régine Maire et assurant qu'il n'est "absolument pas à charge contre elle" et "n'aborde jamais sa vie privée".
"Tout ce qui est dans le film repose sur des sources", a-t-il souligné. "Elle fait partie de cette institution, même si elle est bénévole. Le film n'est absolument pas à charge contre elle, il n'aborde jamais sa vie privée et les spectateurs ont des réactions immanquablement positives sur son action telle qu'elle est racontée dans le film."
Régine Maire, ex-membre du diocèse de Lyon jugée récemment aux côtés du cardinal Barbarin pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, a mis en demeure François Ozon de retirer son nom du film qu'il a réalisé sur l'affaire, dont la sortie est prévue le 20 février.
"Tout ce qui est dans le film repose sur des sources", a-t-il souligné. "Elle fait partie de cette institution, même si elle est bénévole. Le film n'est absolument pas à charge contre elle, il n'aborde jamais sa vie privée et les spectateurs ont des réactions immanquablement positives sur son action telle qu'elle est racontée dans le film."
Régine Maire, ex-membre du diocèse de Lyon jugée récemment aux côtés du cardinal Barbarin pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, a mis en demeure François Ozon de retirer son nom du film qu'il a réalisé sur l'affaire, dont la sortie est prévue le 20 février.
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