"Paradise Papers" : Jean-Jacques Annaud épinglé, son avocat plaide la naïveté
C'est par le Los Condores Trust, domicilié aux Îles Caïman, que Jean-Jacques Annaud aurait caché 1,48 million de dollars (1,2 million d'euros) au fisc français, selon Radio France et Le Monde, qui font partie du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) à l'origine des révélations.
L'argent du trust proviendrait de la rémunération du réalisateur pour le film "Sept ans au Tibet" (1997), qui a généré 110 millions d'euros au box-office mondial.
"À partir des années 1995, Monsieur Annaud a été lié à un studio de cinéma qui dépend du Groupe Sony et notamment de Columbia. Ce studio lui a versé une rémunération, en lui indiquant qu'il devait la percevoir à travers une structure montée par l'avocat-conseil du studio", a déclaré Me Delloye à Radio France. "L'argent a donc été versé sur ce compte détenu par l'intermédiaire d'un trust qui n'était donc pas créé à l'initiative de M. Annaud, mais à la demande du studio. Ce dernier souhaitait le rémunérer de cette manière."
Selon son avocat, Jean-Jacques Annaud a été ensuite mal conseillé lorsqu'il a fait transférer cet argent en Asie. "M. Annaud est bon cinéaste, mais pas excellent fiscaliste. Je pense qu'il a été conseillé par des avocats anglo-saxons, mais aussi par la banque."
Le réalisateur est en train de régulariser sa situation fiscale
Depuis ces révélations, le réalisateur de "L'ours", qui tourne actuellement au Canada l'adaptation au format série télévisée du best-seller "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joel Dicker, fait en sorte de régulariser sa situation fiscale. "Nous avons, au cours du mois d'octobre, transmis l'ensemble des informations à l'administration fiscale. Nous leur avons dit que nous étions en train de procéder à un audit de la situation fiscale de M. Annaud et que nous voulions, en toute transparence, signaler l'existence de ces structures et de ce compte bancaire détenu à l'étranger", a expliqué Me Delloye.Plusieurs personnalités, dont Bono, le chanteur de U2, et grands groupes sont épinglés par l'enquête des "Paradise papers" sur les pratiques d'optimisation fiscale à l'échelle mondiale. Le Consor,tium international des journalistes d'investigation, qui regroupe 96 médias de 67 pays, dévoile depuis dimanche des enquêtes basées sur une fuite de 13,5 millions de documents financiers.
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