Mort du cinéaste russe Marlen Khoutsiev, père de la Nouvelle Vague soviétique
"Il a vécu une vie pleine de drame et de joie", a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'Union des cinéastes de Russie, Tatiana Nemtchinskaïa. De son côté, le président Vladimir Poutine a présenté ses condoléances, après la mort de ce cinéaste "éminent", a annoncé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Réalisme inédit du "Printemps dans la rue Zaretchnaïa" (1956)
Né en 1925 en Géorgie soviétique, d'un père bolchevik plus tard tué lors des purges staliniennes et d'une mère aristocrate, Marlen (acronyme de Marx et Lénine) a signé une douzaine de films qui formeront le socle de la Nouvelle Vague soviétique pendant le dégel politique ayant suivi la mort de Staline en 1953."Le Printemps dans la rue Zaretchnaïa" sorti en 1956, l'année du rapport de Nikita Khrouchtchev sur le culte de la personnalité de Staline, frappa par le réalisme inouï de cette histoire qui suit une jeune enseignante arrivée dans une ville de province pour donner des cours du soir aux ouvriers. Vu par plus de 30 millions de spectateurs au cinéma, il devient un film culte en URSS.
"La Porte d'Ilitch", le film phare du dégel
Huit ans plus tard, "La Porte d'Ilitch" deviendra un "film phare du dégel qui étonnait par la nouvelle intonation et les questions qu'il posait sur la vie", se souvient le cinéaste russe Pavel Lounguine. "Khoutsiev a carrément révolutionné notre monde", a ajouté le réalisateur de "Taxi Blues" (prix de la mise en scène à Cannes en 1990), dont la famille était proche du cinéaste.
Marlen Khoutsiev "a été un grand romantique", estime pour sa part le cinéaste russe Timour Bekmambetov, réalisateur de "Night Watch" (2004). "Khoutsiev est aujourd'hui le phare de la nouvelle génération des réalisateurs russes, honnêtes et directs", a déclaré à l'AFP Timour Bekmambetov, l'un des rares cinéastes russes travaillant à Hollywwod.
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