Mobile Film Festival : une minute de court métrage pour changer le monde
Un mobile, une minute, un film. Depuis 10 ans, il ne faut pas grand chose de plus pour participer au Mobile Film Festival. Cette année, c'est le film "No Sense", mettant en scène un couple d'amoureux s'offrant une bien difficile parenthèse romantique qui a conquis un jury présidé par Fernando Meirelles, réalisateur brésilien de la Cité de dieu et composé entre autres de l'acteur haïtien Jimmy Jean-Louis.
Pour la première fois de son histoire, Bruno Smadja, le fondateur et président avait choisi de donner un thème précis à son appel à films lancé de juin à septembre dernier. En pleine Cop21 qui se tient depuis le début du mois à Paris, c'est le thème du changement climatique qui a été choisi, résultat d'un partenariat avec les Nations unies. "Quand les Nations unies viennent vous demander quelque chose, c'est assez compliqué de refuser", sourit-il. "Ça nous a surtout permis d'aborder cette 11e édition de manière mondiale. Car ce thème du changement climatique est accessible à tous. Chacun, peu importe où il se trouve, peut avoir un avis et développer une vraie réflexion sur cette question".
"Être à la hauteur de l'ONU et de la Cop21"
765 réalisateurs de 70 pays avaient répondu à cet appel pour une sélection finale composée de 75 courts métrages venant de 27 pays différents. "Il fallait être à la hauteur de l'ONU et des évènements liés à la Cop21. Raison pour laquelle, en plus de recueillir des votes en ligne comme c'est le cas chaque année, nous avons sollicité les talents dans le monde entier", précise Bruno Smadja. Et les critères de sélection étaient sensiblement les mêmes que pour tout festival de court métrage. "Le niveau d'exigence est similaire à celui de films réalisés avec une caméra. La qualité de l'image, de l'histoire, la créativité ou la force du scénario. Même avec des téléphones portables, il faut savoir utiliser la lumière et être sensible à tous ces facteurs qui amélioreront la facture d'une réalisation", estime le président du Mobile Film Festival.Le téléphone, un gage démocratique
L'utilisation du mobile est avant tout un gage démocratique et égalitaire. Philosophie qui anime Bruno Smadja depuis la création du festival. "C'est un parti pris d'accessibilité. Le téléphone portable permet d'effacer les barrières économiques qui se dressent souvent entre les différents participants d'un festival". Et depuis quelques années et l'évolution technologique, la qualité des courts métrages présentés et donc du festival est bien supérieure. "Aujourd'hui, certains téléphones peuvent filmer en 4K. Le résultat est forcément plus agréable".En dépit de leur format très court, ces films font appel à tous les genres. Du film d'horreur à la comédie musicale en passant par le documentaire. Des œuvres originales et éclectiques que le public a pu départager en votant sur internet jusqu'au 30 novembre. C'est "Parametric" du réalisateur Sri-Lankais Amila Kumarasing qui a conquis les internautes.
Le prix du meilleur film étranger récompensé d'une somme de 15.000 euros est lui revenu au Comorien Zainou El Abidine pour "Terre négligée". Un court métrage réalisé en partie en stop motion et offrant la vision d'un monde où les poubelles s'animent et poursuivent les hommes afin de leur rappeler l'importance du tri des déchets.
L'occasion pour ces jeunes réalisateurs de marcher dans les pas des précédents lauréats qui se sont servis de leur bourse pour réaliser un véritable premier court métrage.
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