"Magic, Magic", de Sebastian Silva, quand la menace vient de l'intérieur
Dés le début du film on s'attend à tout ce qui ne va finalement pas arriver. Une adolescente américaine débarque chez sa cousine chilienne pour quelques jours de vacances. A peine le temps d'une douche et elle monte en voiture avec un groupe d'amis de la cousine, direction une petite île isolée à douze heures de route.
Le petit groupe composé de jeunes pas très sympathiques investit une maison de vacances, croise quelques membres de la population indienne autochtone mais surtout commence à se moquer de l'Américaine qui, épuisée par le manque de sommeil, commence à avoir un comportement bizarre.
Influencé par les films d'angoisse signés Polanski, "Rosemary's baby" et "Le locataire" reconnait le réalisateur, la bonne idée de ce scénario a été de ne faire intervenir aucun élément extérieur. Les situations "limites" se multiplient sans jamais vraiment quitter le bizarre pour l'anormal. L'angoisse qui monte vient de l'intérieur même de la jeune fille. Peu à peu, elle sent que sa raison la quitte. Sans qu'il s'en rende vraiment compte l'impression de partager cette dérive morbide saisit le spectateur. Les autres personnages, autocentrés comme beaucoup d'adolescents (même si ceux-là sont à l'orée de l'âge adulte), comprennent bien trop tard que l'état de la jeune fille s'aggrave dangereusement.
Sebastian Silva laisse beaucoup de portes ouvertes, suffisamment pourque le spectateur soit quasiment contraint d'ajouter ses propres angoisses existentielles à celles des personnages. La mise en scène n'appuie pas les effets, les rendant ansi plus efficaces. "Magic Magic", par sa montée de la peur à petites touches, s'abstenant de tout effet gore, transformant les situations quotidiennes en autant de montées de sueurs est un film d'horreur sans horreur.
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