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Lumière 2017 : rencontre avec Bertrand Tavernier cinéaste et cinéphile passionné

Le cinéaste Bertrand Tavernier, président de l'Institut Lumière organisateur du festival Lumière, à Lyon, est un cinéphile passionné, passionnant et toujours surprenant. Il présente la version télévisée en 8 épisodes de son "Voyage à travers le cinéma français" dont la version grand écran était sortie l'an dernier. L'occasion d'une rencontre rue du Premier Film.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Bertrand Tavernier entre Tilda Swinton et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lors de la cérémonie d'ouverture de Lumière 2017
 (Jean-François Lixon)

A 76 ans, le président de l'Institut Lumière n'a raté qu'une des neuf éditions du festival qui porte le nom des deux inventeurs du cinéma. Ce n'était pas un choix, il était malade. Aujourd'hui, large manteau noir et longue écharpe flottante, il est bien là, rencontrant ses collègues cinéastes, les acteurs, les comédiennes, les décorateurs, les scénaristes, tout en baignant dans une mer de cinéphiles attentifs et passionnés. Tous les mois d'octobre depuis huit ans, Bertrand Tavernier et Thierry Frémaux accueillent à Lyon les plus grands noms du cinéma. Il s'agit de redonner vie aux films anciens, dits de "patrimoine", que l'on peut grâce à "Lumière" revoir sur grand écran dans des versions restaurées. Il s'agit avant de tout de faire plaisir à tous, aux professionnels dont certains reviennent désormais régulièrement et bien sûr, au public qui n'est ici jamais oublié.

Le "Voyage à travers le cinéma français" est-il une autobiographie ?

Si les enjeux financiers sont quand même présents à Lumière avec les ressorties de films et les rééditions numériques, Ils n'ont plus rien à voir avec ceux qui, à Cannes par exemple, occupent toutes les têtes : distribution, financements, récompenses ou pas dans les diverses compétitions. A Lyon, les films ont déjà une belle carrière derrière eux. Ils disposent entre Rhône et Saône d'une deuxième chance, d'un regain.
Dans la vie de Bertrand Tavernier, il y a donc, d'abord, avant tout et presque uniquement le cinéma. C'est en tout cas l'impression que donne le réalisateur de "L'Horloger de Saint-Paul". En pleine affaire "Weinstein", le réalisateur français préfère, s'il le peut, éviter d'en parler. Mais parler de cinéma et de cinéma français, il en est d'accord. Première question, peut-on considérer son "Voyage à travers le cinéma français" comme une autobiographie ?

Lumière et les ciné clubs

Bertrand Tavernier a été l'un des animateurs de la grande époque des ciné clubs, il en a même fondé un à Paris avec un groupe d'amis cinéphiles en 1961, le Nickel Odéon. Des débats enfammés ente passionnés, la recherche de films rares ou la défense de genres, comme le Western ou le film noir. Question à Bertrand Tavernier : l'esprit du Festival Lumière est-il dans la continuité de celui des ciné clubs ?

Le cinéma, la mort et le noir et blanc à la télévision

122 ans après l'invention du cinéma, on peut voir des visages disparus depuis longtemps, entendre des voix éteintes pour toujours. Privilège interdit à nos ancêtres. Question à Bertrand Tavernier : faire du cinéma est-ce une espèce de revanche sur la mort ? Le réalisateur évoque, dans sa réponse, la mémoire de Danielle Darrieux dont on venait d'apprendre la disparition le jour-même. Il en profite pour fustiger la disparition des films en noir et blanc à la télévision.

Question idiote

Interrogé sur le court métrage "Pour Aung San Suu Kyi, Myanmar" que Bertrand Tavernier avait réalisé en 1991 dans un film collectif intitulé "Contre l'oubli", le cinéaste répond qu'à l'époque la cause était juste et qu'il n'a aucun regret quant à sa particpation à la défense de la démocratie en Birmanie. Et bien sûr, ajoute-t-il, la situation a changé aujourd'hui.  Et puis il arrive que l'on pose une question idiote. L'important c'est qu'elle suscite une réponse intelligente. En voici un exemple. 
Le 9e festival Lumière se termine dimanche 22 octobre 2017.

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