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Les femmes au coeur de la 65e Berlinale

Avec Juliette Binoche, Nicole Kidman, Cate Blanchett, Helen Mirren ou encore Léa Seydoux, les stars féminines seront à l'honneur pour la 65e édition du Festival international du film de Berlin, qui débute jeudi.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Temps de lecture : 7min
L'affiche de la 65e Berlinale
 (JOHN MACDOUGALL / AFP)

Juliette Binoche, à l'affiche de "Nobody Wants the Night" ("Personne n'attend la nuit"), aura l'honneur d'ouvrir les onze jours de la Berlinale, premier rendez-vous de l'année pour les cinéphiles. Dans cette fresque en costumes signée de l'Espagnole Isabel Coixet, l'actrice y incarne Josephine, épouse de l'explorateur polaire Robert Peary, qui part à sa recherche au Groenland après plusieurs mois sans nouvelles.

Selon le directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick, "les femmes fortes aux prises avec des situations extrêmes" seront au coeur de beaucoup des quelque 400 films présentés à partir de la semaine prochaine.

Nicole Kidman prêtera ses traits à l'aventurière et espionne britannique Gertrude Bell dans "Queen of the Desert" (Reine du désert) du vétéran allemand Werner Herzog. Face à elle, l'ex-star de la saga "Twilight", Robert Pattinson, joue Lawrence d'Arabie.

Aux côtés de Natalie Portman et de Christian Bale, Cate Blanchett affrontera quant à elle les affres de la célébrité dans "Knight of Cups", le nouvel opus du réalisateur américain Terrence Malick, aussi discret que ses films sont attendus.

Kosslick a dit espérer que le cinéaste, Ours d'or à Berlin en 1999 pour "La ligne rouge" et Palme d'or 2011 à Cannes pour "The Tree of Life", foulera le tapis rouge cette année.

Quant à Léa Seydoux, future James Bond girl, elle revient à Berlin dans "Le Journal d'une femme de chambre", adaptation d'Octave Mirbeau à laquelle s'est attaquée Benoît Jacquot après Jean Renoir et Luis Bunuel.

Enfin, la Britannique Helen Mirren interprétera le rôle de Maria Altmann, rescapée autrichienne de l'Holocauste qui s'est battue pendant près de dix ans pour obtenir la restitution de toiles de Klimt volées par les nazis à sa famille, dans "Woman in Gold" de Simon Curtis.

La politique, une constance de la berlinale

La Berlinale, créée en pleine Guerre froide pour offrir à l'enclave ouest-allemande une lucarne sur le monde, se flatte d'offrir aux spectateurs le glamour des grandes productions hollywoodiennes mais aussi un cinéma plus politique, tourné vers les problèmes de son temps.

A cet égard, l'évènement de cette année devrait être la première du nouveau film du cinéaste dissident iranien Jafar Panahi, "Taxi", dans lequel il exprime sa vision du Téhéran d'aujourd'hui, à travers les vitres d'un taxi.

"Taxi" de Jafar Panahi
 (IRN 2015 DIRECTOR: Jafar Panahi)

Le cinéaste, arrêté alors qu'il tentait de tourner un documentaire sur les troubles qui ont suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009, et condamné à six ans de prison, a retrouvé une liberté précaire qui lui permet de tourner.

Dans cette veine politique, le festival a également invité le documentaire "El Boton de nacar" (le Bouton de nacre) du Chilien Patricio Guzman à participer à la compétition officielle. En filmant les côtes de son pays, le réalisateur explore également son histoire, des premiers indigènes aux prisonniers politiques de Pinochet.

"El Boton de nacar" de Patricio Guzman
 (FRA/CHL/ESP 2015 DIRECTOR: Patricio Guzmán © Hugues Namur)

La Berlinale honorera par ailleurs Wim Wenders d'un Ours d'or récompensant l'ensemble de la carrière du réalisateur des "Ailes du désir". Le cinéaste allemand en profitera pour présenter hors compétition son nouveau film "Everything Will Be Fine" (avec James Franco, Charlotte Gainsbourg et Rachel McAdams) qui marque son retour à la fiction.

Wim Wenders (2014)
 (Marcel Kusch / DPA / dpa Picture-Alliance )
Le Japonais Sabu avec "Le voyage de Chasuke", le Vietnamien Phan Dang Di ("Big father, Small father and Other Stories") et le Britannique Peter Greenaway ("Eisenstein in Guanajuato") font en outre partie de la sélection officielle.
Eisenstein in Guanajuato de Peter Greenaway
 (NLD/MEX/FIN/BEL 2015 DIRECTOR: Peter Greenaway Elmer Bäck)

Le réalisateur et scénariste américain Darren Aronofsky ("Black Swan", "Noé"...) dirige le jury, composé notamment du créateur de la série "Mad men" Matthew Weiner et de l'actrice française Audrey Tautou, qui choisira parmi les 19 films en compétition l'Ours d'or décerné le 14 février.

L'an passé, la Berlinale avait consacré le polar sombre du réalisateur chinois Diao Yinan, "Black Coal, Thin ice".

Tous les films de la sélection officielle

Dix-neuf film se disputeront l'Ours d'or qui sera décerné le 14 février. Voici la liste complète des films sélectionnés, comprenant le nom du réalisateur et le(s) pays producteur(s  ):

    "45 Years" d'Andrew Haigh avec Charlotte Rampling, Grande-Bretagne
    "Aferim" de Radu Jude, Roumanie/Bulgarie/République Tchèque
    "Als wir traümen" d'Andreas Dresen, Allemagne/France
    "Body" de Malgorzata Szumowska, Pologne
    "Cha va con va" (Big Father, Small Father and Other Stories) de Phan Dang Di, Vietnam/France/Allemagne/Pays-Bas

Nicole Kidman, Juliette Binoche, Helen Mirren et Léa Seydoux
 (JOHN MACDOUGALL / AFP)

    "Cinderella" ("Cendrillon") de Kenneth Branagh avec Cate Blanchett, Stellan Skarsgard et Helena Bonham Carter, Etats-Unis/Grande-Bretagne (hors compétition)
    "Eisenstein in Guanajuato" de Peter Greenaway, Pays-Bas/Mexique/Belgique/Finlande
    "El boton de nacar" ("Le bouton de nacre") de Patricio Guzman, France/Chili/Espagne
    "El Club" de Pablo Larrain, Chili

Trophées de la Berlinale : a droite l'Ours d'or finalisé, à gauche en cours de façonnage
 (Lukas Schulze / DPA / dpa Picture-Alliance)

    "Elser" d'Oliver Hirschbiegel, Allemagne (hors compétition)
    "Everything Will Be Fine" de Wim Wenders, avec James Franco, Charlotte Gainsbourg, Rachel McAdams, Allemagne/Canada/France/Suède/Norvège (hors compétition)
    "Ixcanul" de Jayro Bustamante, Guatemala/France (premier long-métrage)
    "Journal d'une femme de chambre" de Benoit Jacquot, avec Léa Seydoux, France/Belgique   

Dieter Kosslick, directeur de la Berlinale, pose devant le logo du festival
 (BRITTA PEDERSEN / DPA / dpa Picture-Alliance)

    "Knight of Cups" de Terrence Malick, avec Christian Bale, Cate Blanchett et Natalie Portman, Etats-Unis
    "Mr. Holmes" de Bill Condon, avec Ian McKellen et Laura Linney, Grande-Bretagne (hors compétition)
    "Nadie quiere la noche" ("Personne n'attend la nuit") d'Isabel Coixet avec Juliette Binoche, Rinko Kikuchi et Gabriel Byrne, Espagne/France/Bulgarie (film d'ouverture)
    "Pod Elektricheskimi Oblakami" d'Alexei German, Russie/Ukraine/Pologne
    "Queen of the Desert" de Werner Herzog, avec Nicole Kidman, James Franco, Damian Lewis et Robert Pattinson, Etats-Unis
    "Taxi" de Jafar Panahi, Iran
    "Ten no chasuke" ("Le Voyage de Chasuke") de Sabu, Japon
    "Vergine giurata" de Laura Bispuri, Italie/Suisse/Allemagne/Albanie/Kosovo (premier long-métrage)
    "Victoria" de Sebastian Schipper, Allemagne
    "Yi Bu Zhi Yao" de Jiang Wen, Chine/Etats-Unis
   
    Projections spéciales:
    "Die abhandene Welt" de Margarethe von Trotta, Allemagne
    "Fifty Shades of Grey" de Sam Taylor-Johnson avec Jamie Dornan et Dakota Johnson, Etats-Unis
    "Love and Mercy", de Bill Pohlad avec John Cusack, Elizabeth Banks et Paul Giamatti, Etats-Unis
    "Selma" d'Ava DuVernay, Etats-Unis/Grande-Bretagne
    "Woman in Gold" de Simon Curtis avec Helen Mirren, Ryan Reynolds et Katie Holmes, Grande-Bretagne.
 

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