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Les exploitants américains saluent "l'engagement" d'Apple et d'Amazon envers les salles de cinéma

Contrairement à Netflix qui fait encore de la résistance, Amazon et Apple ont changé d'avis sur les sorties en salles des films qu'ils produisent, à la grande satisfaction de l'industrie du cinéma américain réunie au CinemaCon de Las Vegas.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Martin Scorsese promouvant son prochain film, "Killers of the Flower Moon", produit par Apple pour sa plateforme, lors de la présentation de Paramount Pictures au CinemaCon, la convention officielle des exploitants américains de salles de cinéma, au Colosseum du Caesars Palace, le 27 avril 2023 à Las Vegas, Nevada (Etats-Unis). (GABE GINSBERG / WIREIMAGE)

Le débat sur l'opportunité pour les plateformes de diffuser leurs films en salles avant de les mettre à disposition de leurs abonnés semble désormais clos. Du moins pour Apple et Amazon, qui diffusent désormais de nombreux films dans les salles obscures avant de les proposer sur leurs plateformes, un "engagement" largement salué par l'association des exploitants de cinémas américains. "Je pense que leur engagement en faveur de l'expérience cinématographique est incroyable", déclare Michael O'Leary, nouveau président de la National Association of Theater Owners, dans un entretien à l'AFP. "Nous sommes impatients de voir où cela va nous mener."

Si le géant Netflix continue de produire des films uniquement pour sa plateforme, Apple a fait entendre un son de cloche différent cette semaine au CinemaCon de Las Vegas. Lors de ce salon professionnel majeur de l'industrie américaine, les studios Sony et Paramount ont dévoilé deux gros projets produits par la firme à la pomme : le Napoléon de Ridley Scott, et le western sombre de Martin Scorsese Killers of the Flower Moon  qui sera projeté au Festival de Cannes en première mondiale. Chacun aura droit à une véritable sortie en salles de plusieurs semaines avant d'être disponible en streaming sur Apple TV+.

La salle de cinéma, gage de succès pour les films sur les plateformes

De quoi redonner le moral aux exploitants de salles, après trois années difficiles marquées par la pandémie. Pendant que les plateformes alimentaient leur course aux contenus, et que les studios renonçaient à sortir leur production en salles, environ 2 000 cinémas américains ont mis la clé sous la porte. Mais depuis la réouverture pleine et entière des salles, cette époque semble toucher à sa fin.

Apple et Amazon prévoient de dépenser chacun un milliard de dollars par an pour des films destinés d'abord au grand écran, selon la presse spécialisée. Le groupe de Jeff Bezos vient d'ailleurs d'accorder à Air, un drame sportif de Ben Affleck, une large sortie en salles, plutôt que de le proposer directement en streaming sur Prime Video.

Selon Michael O'Leary, les géants de la tech reconnaissent que les films qui passent d'abord par le cinéma ont ensuite plus de succès en streaming. "Les gens sont au courant de la programmation des salles et ils sont plus susceptibles de regarder sur un service de streaming un film qui a été diffusé au cinéma", résume le dirigeant, qui prendra ses fonctions lundi 1er mai.

Un argument avancé par l'industrie depuis des années, mais qui infuse avec retard. Entretemps, la pandémie a offert un "cours intensif pour savoir si un modèle purement axé sur la diffusion en continu fonctionnerait ou non", observe Michael O'Leary.

L'exception Netflix

Dans le secteur du streaming, la course à la taille et au nombre d'abonnés s'est aussi récemment dégonflée. Les investisseurs réclament désormais d'apporter plus d'attention à la rentabilité d'un film."Le marché, mais aussi Wall Street, reconnaissent qu'il faut disposer d'éléments qui permettent de réaliser des bénéfices", estime Michael O'Leary. "Et la salle est l'un des endroits qui permet d'en engranger."

Le CinemaCon de cette année a ainsi été dominé par cette petite musique selon laquelle les cinémas sont de retour. Mais tout n'est pas rose pour les exploitants. Netflix continue de bouder les salles de cinéma pour la plupart de ses films. A lui seul, le géant du streaming dépense environ 17 milliards de dollars en contenus originaux, soit bien plus qu'Amazon ou Apple.

Certains professionnels ont pu espérer une petite inflexion de cette stratégie en fin d'année dernière, lorsque le mastodonte a accordé un passage en salles à son film de détective Glass Onion: une histoire à couteaux tirés. Mais le long-métrage n'a été projeté que dans 600 salles pendant une semaine."Pas d'accord" avec cette stratégie du tout streaming, Michael  O'Leary estime toutefois que le choix de Netflix n'est "pas un problème". "La diffusion en salles a le vent en poupe", insiste-t-il.

Les plus grandes chaînes de cinémas du monde demeurent toutefois en difficulté : le groupe britannique Cineworld est actuellement en pleine restructuration, après avoir déposé le bilan cet automne, et la première chaîne de salles américaines, AMC, reste lourdement endettée.

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