Les 80 ans d'Alain Delon, en toute discrétion
Légende vivante", "beauté sauvage", "idéal masculin", "objet de fantasmes": l'évocation de l'acteur français le plus connu dans le monde a donné lieu, ces dernières semaines, à une surenchère de superlatifs dans les médias. Mais l'intéressé, lui, n'a que faire de ces hommages et se serait bien passé de toute célébration de son 80e anniversaire. "Ce n'est pas un mariage non plus!", a déclaré cette semaine, au Figaro, la star qui vit retirée dans son domaine de La Brûlerie, à Douchy (Loiret), seul avec ses chiens. C'est dans cette immense propriété, ceinte de haut murs, qu'il passe son temps. Il y a fait construire une chapelle et obtenu les autorisations pour y être enterré.
"Bon anniversaire, mon Alain. Je t'aime 80 fois", écrit Brigitte Bardot dans une lettre transmise dimanche à l'AFP. "Tu es le symbole vivant du chef d'oeuvre que la France a produit durant ce siècle que nous avons traversé ensemble", écrit "BB", octogénaire elle aussi depuis 2014. "Tu es cet aigle à deux têtes, le ying et le yang, le meilleur et le pire, qui te rend à la fois inaccessible et si proche, froid et brûlant", résume Brigitte Bardot. "Tu mérites respect et admiration, mais aussi l 'amour, la chaleur, la complicité que je partage avec toi depuis toujours.
Star internationale depuis près de six décennies - il est célèbre au Japon, en Russie et en Italie -, admiré pour son jeu instinctif et son charisme rare, Delon reste pour le public un acteur mythique, même s'il a mis un terme à sa carrière il y a plus de quinze ans. Dirigé par les plus grands cinéastes (Melville, Visconti, Losey, Antonioni,...) ses interprétations dans "Rocco et ses frères", "Le Samouraï" ou "Le Guépard" ont marqué les esprits de générations de cinéphiles. Et Delon trentenaire, le corps bronzé et ruisselant sortant de "La Piscine", en 1968, est encore aujourd'hui l'égérie d'un parfum...
La part d'ombre
Mais l'aura de la star a chuté ses dernières années auprès des Français dont certains lui reprochent ses prises de positions en faveur des idées du Front national, de la peine de mort ou sur l'homosexualité, qu'il a qualifié de "contre-nature". Dans un sondage publié en 2013, 55% d'entre eux disaient ne pas l'aimer, voyant en lui un "mégalomane", "provocateur" et "réactionnaire". "Il y a chez lui cette part d'ombre qui apparaît aussi hors cinéma dans des déclarations souvent mal venues, et mal perçues", explique à l'AFP le critique et historien du cinéma Jean-Michel Frodon. "Mais ces propos reflètent une facette autodestructrice du personnage qui fait partie intégrante de son aura d'acteur", estime-t-il.
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