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Le palmarès du Fespaco couronne "Fièvres" et boude "Timbuktu"
"Fièvres", du Marocain Hicham Ayouch, a obtenu samedi soir à Ouagadougou l'Etalon d'or, le prix le plus prestigieux du Fespaco (Festival du cinéma panafricain), et "Fadhma N'Soumer" de l'Algérien Belkacem Hadjadj a obtenu l'Etalon d'argent. Alors qu'il a été honoré aux récents Césars et Oscars, le film franco-mauritanien "Timbuktu" d'Abderrhamane Sissako a dû se contenter de prix mineurs.
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Un lauréat "Africain et fier de l'être"
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) est la plus grande manifestation du septième art africain. L'Etalon d'or ou Etalon de Yennenga couronne le Meilleur Film.
Hicham Ayouch a reçu l'Etalon d'or de Yennenga, qui couronne le meilleur long métrage, des mains du président burkinabé Michel Kafando, sous les applaudissements des quelque 4.000 personnes venues assister à cette cérémonie de clôture. "Il a présenté une oeuvre gigantesque", s'est exclamé M. Kafando: "Je tiens à le féliciter".
Emu, le lauréat a lancé: "Je suis Africain et fier de l'être. On nous a volé notre passé, on a tenté de voler notre histoire, mais notre culture nous appartient et il est temps de prendre les choses en main maintenant". "Nous sommes un continent beau, noble et riche, nous sommes la mère de toute la Terre, nous sommes les sages du monde".
Son discours s'est par moment mué en diatribe contre le néo-colonialisme: "Je n'ai pas besoin d'aide, j'ai besoin d'une coopération qui cesse d'exploiter notre continent et qui cesse de faire couler des rivières de sang".
Tourné en France, dans une cité, "Fièvres" raconte l'histoire d'un enfant de 13 ans, Benjamin, dont la mère ne peut plus s'occuper et qui part vivre chez son père Karim. Ce dernier, qui vit lui-même chez ses parents, se retrouve complètement démuni face à ce garçon aussi attachant qu'insolent qui bouleverse sa vie. "L'oeil du cyclone" grande révélation du 24e Fespaco
Les Etalons d'argent et de bronze ont récompensé, respectivement, le film "Fadhma N'Soumer" du réalisateur algérien Belkacem Hadjadj et "L'Oeil du cyclone" du Burkinabé Sékou Traoré.
Ce dernier est d'ailleurs la grande révélation de ce Fespaco, raflant le prix Oumarou Ganda récompensant une "première oeuvre", ainsi que ceux de la meilleure actrice (Maimouna N'Diaye) et du meilleur acteur (Fargass Assandé). "Timbuktu" remporte deux prix mineurs
Le film vedette du festival, "Timbuktu", s'est contenté des prix des meilleurs décors et de la meilleure musique, après avoir été auréolé fin février en France de sept Césars, dont celui du meilleur film.
La sécurité avait été renforcée pour cette 24e édition du Fespaco. Des "problèmes sécuritaires" étaient craints en raison de la diffusion de "Timbuktu", film racontant la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes, qui ont contrôlé plusieurs mois cette région en 2012 et 2013.
Selon Le Monde, Le long métrage franco-mauritanien "représentait aux yeux de certains de ses critiques africains une conception obsolète tournée vers le public cinéphile du Nord, ignorante des goûts des publics subsahariens". Pourtant,relève le quotidien, le film d'Hicham Ayouch "se classe résolument dans le camp du cinéma d'auteur".
Fondé en 1969, le Fespaco se tient tous les deux ans au Burkina Faso, pays pauvre dont il constitue la carte de visite à l'international. L'édition 2015 est la première depuis la chute du président Blaise Compaoré en octobre dernier à la suite d'une révolte populaire.
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) est la plus grande manifestation du septième art africain. L'Etalon d'or ou Etalon de Yennenga couronne le Meilleur Film.
Hicham Ayouch a reçu l'Etalon d'or de Yennenga, qui couronne le meilleur long métrage, des mains du président burkinabé Michel Kafando, sous les applaudissements des quelque 4.000 personnes venues assister à cette cérémonie de clôture. "Il a présenté une oeuvre gigantesque", s'est exclamé M. Kafando: "Je tiens à le féliciter".
Emu, le lauréat a lancé: "Je suis Africain et fier de l'être. On nous a volé notre passé, on a tenté de voler notre histoire, mais notre culture nous appartient et il est temps de prendre les choses en main maintenant". "Nous sommes un continent beau, noble et riche, nous sommes la mère de toute la Terre, nous sommes les sages du monde".
Son discours s'est par moment mué en diatribe contre le néo-colonialisme: "Je n'ai pas besoin d'aide, j'ai besoin d'une coopération qui cesse d'exploiter notre continent et qui cesse de faire couler des rivières de sang".
Tourné en France, dans une cité, "Fièvres" raconte l'histoire d'un enfant de 13 ans, Benjamin, dont la mère ne peut plus s'occuper et qui part vivre chez son père Karim. Ce dernier, qui vit lui-même chez ses parents, se retrouve complètement démuni face à ce garçon aussi attachant qu'insolent qui bouleverse sa vie. "L'oeil du cyclone" grande révélation du 24e Fespaco
Les Etalons d'argent et de bronze ont récompensé, respectivement, le film "Fadhma N'Soumer" du réalisateur algérien Belkacem Hadjadj et "L'Oeil du cyclone" du Burkinabé Sékou Traoré.
Ce dernier est d'ailleurs la grande révélation de ce Fespaco, raflant le prix Oumarou Ganda récompensant une "première oeuvre", ainsi que ceux de la meilleure actrice (Maimouna N'Diaye) et du meilleur acteur (Fargass Assandé). "Timbuktu" remporte deux prix mineurs
Le film vedette du festival, "Timbuktu", s'est contenté des prix des meilleurs décors et de la meilleure musique, après avoir été auréolé fin février en France de sept Césars, dont celui du meilleur film.
La sécurité avait été renforcée pour cette 24e édition du Fespaco. Des "problèmes sécuritaires" étaient craints en raison de la diffusion de "Timbuktu", film racontant la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes, qui ont contrôlé plusieurs mois cette région en 2012 et 2013.
Selon Le Monde, Le long métrage franco-mauritanien "représentait aux yeux de certains de ses critiques africains une conception obsolète tournée vers le public cinéphile du Nord, ignorante des goûts des publics subsahariens". Pourtant,relève le quotidien, le film d'Hicham Ayouch "se classe résolument dans le camp du cinéma d'auteur".
Fondé en 1969, le Fespaco se tient tous les deux ans au Burkina Faso, pays pauvre dont il constitue la carte de visite à l'international. L'édition 2015 est la première depuis la chute du président Blaise Compaoré en octobre dernier à la suite d'une révolte populaire.
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