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Le cinéma occidental à l’épreuve de la censure chinoise

En quelques années c’est devenu le deuxième marché cinématographique au monde. La Chine est aujourd’hui un enjeu majeur pour les réalisateurs et les producteurs occidentaux qui n’hésitent pas à consentir à quelques compromis pour satisfaire le redoutable Bureau de la Presse, de la Radio, de la Télévision et du Cinéma.
Article rédigé par Sophie Granel
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La séance de pose : une scène coupée dans la version chinoise de Titanic.
 (Twentieth Century Fox)
Reportage : S. Lafargue / A. De Chalvron / M. Second / Y. Sanchez / X. Lepetit / S.Bidart
Couvrez ce sein que je ne saurais voir…Dans la version chinoise de Titanic, vous aurez beau chercher, la scène où Kate Winslet pose nue pour Léonardo Di Caprio, a disparu. Le Bureau de la Presse, de la Radio, de la Télévision et du Cinéma est passé par là.
Cette instance composée de professionnels de la Culture mais aussi et surtout de membres du Parti central veille au respect d’une liste de 10 sujets interdits.

Une liste de sujets interdits 

La nudité, la promotion du jeu, de la pornographie ou de la violence font partie des thèmes à éviter si l’on veut infiltrer le marché chinois. L’image du pays aussi est sacrée. Le remake de « Karaté Kid » en 2010 en a fait les frais : après des négociations laborieuses, sa sortie fut finalement interdite en Chine au motif que le méchant était chinois !
Pas de sexe, pas de violence, pas de scènes pouvant heurter la sensibilité de l’Empire du milieu…La mission semble impossible.

Compromis ou compromission ? 

Sauf que l’enjeu est tel (un milliard de spectateurs potentiels, ça motive !) que les studios américains sont prêts à tous les compromis, y compris à ce que des « consultants » chinois interviennent sur les films encore à l’état de scénario. Exemple : dans « Pixels », film de Chris Colombus sorti en 2015, Pac Man échappé d’un jeu vidéo devait  grignoter Shangai. Mauvaise idée selon les consultants, suivis par les scénaristes qui ont transporté l’action aux Etats-Unis.
"Pixels" de Chris Colombus (2015)
 (Sony Pictures)
Atteinte à la liberté d’expression ? Les réalisateurs tels que James Cameron dont les films font un tabac en Chine ne l’entendent pas de cette oreille. Pour faire partie de la trentaine de films étrangers autorisés à sortir chaque année en Chine (un peu plus grâce au jeu des coproductions sino-occidentales), les studios sont prêts à tout ou presque : critiqué par les plus sévères des censeurs qui l’accusaient de profaner un animal sacré, Dreamwoks n’a pas renoncé au Panda pour son dessin-animé « Kung-Fu Panda ». C’eut été dommage…

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