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Le cinéma a produit autant de films en 2013 mais moins cher

Il y a eu autant de films français produits en 2013 qu'en 2012 mais le nombre de longs métrages à gros budget a chuté et les investissements et les devis moyens sont en baisse, crise oblige, selon l'étude annuelle du CNC. Les chaînes de télé, notamment, ont donné moins d'argent au cinéma.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
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Léa Seydoux dans "La Belle et la bête" de Christophe Gans, une des plus grosses production du cinéma français en 2013
 (Concorde Filmverleih GmbH)

"Ce qu'on voyait les dernières années se confirme. Le niveau de production reste élevé tant en fiction qu'en documentaire ou animation", a expliqué vendredi à l'AFP Benoit Danard, directeur des études au Centre national du cinéma (CNC). "Mais il y a moins d'investissements de la part des chaînes, donc cela a un impact notamment pour les films à gros budgets, bien moins nombreux", poursuit-il.
 
270 films ont été agréés l'an dernier par le Centre national de la cinématographie et de l'image animée, soit un peu moins qu'en 2012 (279). Le nombre de films d'initiative française est resté stable à 209, celui des films à majorité étrangère ayant diminué de 9.
 
Le devis moyen le plus bas de la décennie
Le devis moyen des films produits l'an dernier est le plus bas de la décennie avec 4,88 millions d'euros, en raison justement de "la baisse de 33 à 19 sur un an du nombre de films dont le budget est supérieur à 10 millions d'euros", entre 2012 et 2013, relève Benoit Danard.
 
"C'est la crise. Le problème est de pouvoir être en capacité de mobiliser des financements sur de très gros films. Et c'est plus compliqué aujourd'hui qu'il y a trois ou quatre ans", constate-t-il.
 
Le budget le plus élevé en 2013 - près de 60 millions d'euros - est celui de l'adaptation du "Petit prince" de Saint-Exupéry, un film d'animation en 3D de Mark Osborne ("Kung Fu Panda"), dont la date de sortie n'est pas encore fixée, devant "Lucy", dernière production de Luc Besson (49 millions d'euros) annoncée pour août, et "La Belle et la Bête" de Christophe Gans (34 millions d'euros), sorti le 12 février.
 
Les chaînes ont moins investi
A l'autre bout de l'échelle, les films entre 1 et 2 millions sont passés de 25 à 32, ceux entre 4 et 5 millions de 3 à 11.
 
Les investissements sont en léger repli (4,3%) à 1,02 milliard d'euros, après 1,065 milliard en 2012 et 1,12 milliard en 2011.
 
Comme l'an passé, les chaînes de télévision historiques ou à péage, sources traditionnelles de financement du cinéma, ont moins investi suivant en cela le repli de leur chiffre d'affaires : -18,9% à près de 292 millions d'euros.
 
Canal+ reste le poids lourd du financement
Mais les situations sont diverses : TF1 a financé moins de films et investi un peu plus (à 37,40 millions d'euros), surtout dans des oeuvres à budgets élevés. M6 a préféré aussi les grosses productions, mais a divisé par deux ses financements de 22 à 10,5 millions d'euros, de même que le nombre de films aidés (de 12 à 5).
 
Les investissements des chaînes publiques comme France 2 et France 3 ont aussi reculé (respectivement de -41,4% à 23 millions d'euros et -14,3% à 19 millions).
 
Le poids lourd du cinéma reste Canal+ qui a mis 160,44 millions d'euros dans 126 films en 2013 (46,7% des films agréés par le CNC). Ce budget recule de 13,9% par rapport à 2012.
 
Moins de films étrangers tournés en France
Ciné+ comme OCS, autres chaînes à péage, ont aussi réduit la voilure tandis que TPS a disparu.
 
L'an dernier, 57 films ont bénéficié de l'avance sur recettes dont 21 étaient des premiers films et 12 des deuxièmes. Le montant total attribué a été de 24,29 millions d'euros.
 
Concernant les films étrangers tournés en France, les investissements sont encore plus orientés à la baisse là encore sous l'effet de la crise ou de crédits d'impôt plus avantageux ailleurs (Belgique, Luxembourg etc) : -15,2% à 234,7 millions d'euros.
 
Le nombre de coproductions reste très élevé: 116 (contre 129 en 2012) réalisés avec 38 pays différents.
 
Si le nombre de jours de tournage a progressé en 2013 de 8,5% grâce à l'amélioration du crédit d'impôt français, le début de 2014 est lui marqué par "moins d'engagements" de tournage. 

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