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Le cinéaste et romancier Pierre Schoendoerffer est mort

Le vice-président de l'Académie des beaux-arts, âgé de 83 ans, est mort tôt mercredi matin. Il était notamment l'auteur de "La 317e section" et "Diên Biên Phu".

Article rédigé par franceinfo
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Le réalisateur et romancier Pierre Schoendoerffer pose chez lui à Paris, le 19 novembre 2007. (JOEL SAGET / AFP)

Il laisse derrière lui une œuvre marquée par son expérience de la guerre. Le cinéaste et romancier Pierre Schoendoerffer est mort, mercredi 14 mars au matin à Paris, à l'âge de 83 ans, après une opération à l'hôpital Percy à Clamart (Hauts-de-Seine), a annoncé à l'AFP sa famille, confirmant une information du Figaro.fr. FTVi revient sur sa carrière.

• Soldat puis reporter

Aventurier dans l'âme, Pierre Schoendoerffer s'engage à 19 ans comme mousse sur un chalutier avant de rejoindre en 1953, à 24 ans, le corps expéditionnaire français en Indochine comme cameraman aux armées. Fait prisonnier à la bataille de Diên Biên Phu, en 1954, il est libéré après trois mois de détention dans un camp viêt-minh.

Démobilisé, le jeune homme reste dans la région, devenant correspondant de guerre pour le magazine Life. Il est ensuite sur tous les fronts, du Vietnam à l'Algérie, menant une triple carrière de grand reporter, écrivain et cinéaste.

Les deux reporters du Service presse information militaire français, le cinéaste Pierre Schoendoerffer (G) et le photographe Daniel Camus, après leur libération à Vietri (Vietnam), le 28 août 1954. (LIRON / SERVICE PRESSE INFORMATION)

• Entre films de guerre et documentaires

Il signe son premier film de guerre en 1956 : il tourne en Afghanistan La Passe du diable, un documentaire tiré d'un scénario de Joseph Kessel, un auteur qu'il admire. Un an plus tard, il repart au Vietnam et réalise le court métrage Than Le Pêcheur. De retour en France, il fait deux adaptations de romans de Pierre Loti, Ramuntcho et Pêcheur d'Islande. Puis il retrouve son métier de reporter, privilégiant le travail documentaire.

• "La 317e section" et la consécration

En 1963, il signe La 317e section, un roman largement autobiographique qui révèle ce que fut l'enfer de l'Indochine. Deux ans plus tard, il adapte son livre dans un film influencé par la Nouvelle Vague. 

En 1968, il obtient l'Oscar du meilleur documentaire avec La Section Anderson, récit d'une unité de combat américaine durant la guerre du Vietnam.

Sa consécration est aussi littéraire : il obtient le prix Interallié l'année suivante pour L'Adieu au roi et celui du roman de l'Académie française en 1976 pour Le Crabe-Tambour, dans lequel il raconte l'histoire d'un officier de marine dévoré par le cancer.

Une fois de plus, il transpose son récit au cinéma. Porté par Jean Rochefort et Jacques Dufilho, le film décroche trois Césars dont ceux du meilleur acteur et du meilleur second rôle masculin.

En 1982, il met en scène L' Honneur d'un capitaine puis s'octroie une parenthèse de dix ans avant de livrer l'autobiographique Diên Biên Phu, basé sur son expérience au Vietnam. En 2004, il retrouve Jacques Dufilho pour Là-Haut, un roi au-desses des nuages adapté de son dernier roman. En 2007, la Cinémathèque française consacrait une rétrospective à cet adepte du "cinéma-vérité". L'occasion pour le cinéaste de parler de son art. 

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