Le bras d'honneur du cinéaste Larry Clark à Hollywood
"Dire fuck à Hollywood"
Cette initiative originale en forme de bras d'honneur s'explique. Larry Clark, auteur de "Kids", "Bully", "Ken Park" et "Wassup Rockers", est un réalisateur culte. Il a révélé des figures comme Harmony Korine ou Chloé Sévigny, a aussi inspiré des dizaines d'artistes comme Richard Prince, et on retrouve son esthétique un peu partout aujourd'hui dans la mode.
Larry Clark est aussi un provocateur et un empêcheur de tourner en rond, fasciné par les cultures underground et par l'adolescence, dont il filme la sexualité et la face sombre. Malgré ou à cause de cela, Larry Clark reste un outsider pour les décideurs d'Hollywood.
Qu'a cela ne tienne : il court-circuite les intermédiaires et propose directement son nouveau film sur les ordinateurs "où il finirait de toutes façons par atterrir" selon lui. Lors de la conférence de presse qu'il a donnée au festival de Rome la semaine passée, il a été droit au but en déclarant : "Ce que j'ai voulu, c'est dire fuck à Hollywood".
"C'est l'avenir, et l'avenir c'est maintenant"
Dans un communiqué, Larry Clark explique sa démarche : "Contre 5,99$, on aura accès au film pendant 24 heures (exclusivement sur son site). C'est l'avenir, et l'avenir c'est maintenant. Très bientôt, les salles de cinéma qui projettent des films indépendants seront presque toutes fermées" car " le passage au numérique est très coûteux. En tout cas, je pense être un des tout premiers réalisateurs à montrer ses films ainsi (...) Je pense que ça peut avoir pas mal de succès, et ça ferait la nique aux distributeurs hollywoodiens escrocs."
"Marfa Girl" extrait en anglais, sous-titré en italien
"Marfa Girl" est le premier film en sept ans de Larry Clark, 69 ans. Il se déroule à Marfa, au Texas, à la frontière mexicaine. Là cohabitent différentes communautés, blanche américaine et mexicaine, mais aussi des artistes branchés et des représentants de la police des frontières. Le clash entre ces différents modes de vie et de philosophies est au coeur du film.
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