Le bateau cinéma coule : 36 films en péril
Dommages collatéraux
Tant et si bien, que le président de la Fédération des industries du cinéma, Thierry de Segonzac, dans une lettre à "Monsieur le Président de la République", évoque "la gravité et l'urgence" d'une situation susceptible d'entraîner des "conséquences économiques et culturelles irréversibles impliquant 36 œuvres cinématographiques".
"Les procédures collectives (redressement et liquidation judiciaires) dont font l'objet le Groupe Quinta et ses différentes filiales (...) provoqueront des dommages collatéraux considérables inhérents à la dématérialisation numérique du stockage des œuvres", indique Thierry de Segonzac.
300 millions d'euros
"Toutes saisies et déplacements des serveurs informatiques entraîneraient la perte irrévocable des éléments" qui représentent près de 300 millions d'euros d'investissements de production soit 25% de l'investissement annuel du cinéma français, explique-t-il.
En d'autres termes, a expliqué M. de Segonzac à l'AFP, si les différents sous-traitants et partenaires économiques des sociétés concernées (Quinta Industries, Laboratoire LTC, Auditorium SIS, Scanlab, Duran Duboi, selon le texte) viennent récupérer leur matériel et recouvrer leurs créances, les images actuellement stockées dans les disques durs de ces sociétés seront perdues.
Course contre la montre
La Fédération, qui regroupe quelque 180 sociétés spécialisées dans la post-production, les effets spéciaux, l'animation, souhaite gagner un peu de temps afin que les producteurs des films en jeu puissent désigner d'autres prestataires en son sein pour continuer le travail.
"Dès lors, la réussite de ce dispositif implique une mobilisation et une réactivité immédiate des pouvoirs publics et une sensibilisation de l'institution judiciaire autour des professionnels", justifie le courrier.
Le groupe Quinta Industries, détenu majoritairement (83%) par l'homme d'affaires franco-tunisien Tarak Ben Ammar, a été placé jeudi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine). La semaine dernière, la sortie en salles du film de Martin Scorsese "Hugo Cabret" avait failli être annulée, avant d'être sauvée par des copies tirées à Rome.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.