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La Mostra de Venise démarre dans la bonne humeur avec Matt Damon et "Downsizing"
C'est une fable sur la société de consommation, une satire croustillante en mode science fiction, qui a donné mercredi le coup d'envoi de la 74e édition du plus vieux des festivals de cinéma. Dans "Downsizing", le personnage incarné par Matt Damon décide de se miniaturiser pour vivre dans l'opulence et sauver la planète.
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"Downsizing" a fait rire la Mostra
Le réalisateur américain Alexander Payne, fin observateur des faiblesses humaines maniant toujours un humour en demi-teinte, signe sans doute l'un des ses films les plus originaux. Avec "Downsizing", il a lancé la Mostra avec optimisme, cette première projection étant ponctuée de rires.
Le film a aussitôt suscité de premiers commentaires élogieux dans la presse professionnelle anglo-saxonne toujours très scrutée durant le festival: "Payne a touché le jackpot créatif" commentait the Hollywood Reporter, tandis que le magazine Variety évoquait "un film pour adultes pétillant et profond qui plaira au public".
Le trailer de "Downsizing", sur la musique de "Once in a Lifetime" de Talking Heads
Le film a aussitôt suscité de premiers commentaires élogieux dans la presse professionnelle anglo-saxonne toujours très scrutée durant le festival: "Payne a touché le jackpot créatif" commentait the Hollywood Reporter, tandis que le magazine Variety évoquait "un film pour adultes pétillant et profond qui plaira au public".
Le trailer de "Downsizing", sur la musique de "Once in a Lifetime" de Talking Heads
Rétrécir les humains pour sauver la planète
A Bergen en Norvège, un scientifique observe, ahuri, le rat qu'il vient de placer dans une machine aux allures de micro-ondes: "Ca marche!". Quelques années plus tard, l'inventeur génial s'est lui-même réduit à 13 centimètres de hauteur et présente sous les applaudissements la première communauté d'hommes et de femmes réduits, premiers bébés compris, antidote à la surpopulation planétaire et aux problèmes de déchets... Le décor décalé est planté.
Dans "Downsizing", un homme ordinaire d'Omaha, Paul Safranek (Matt Damon), rêve avec sa femme Audrey (Kristen Wiig) d'une vie meilleure et d'une belle maison. La découverte norvégienne a fait des émules depuis une dizaine d'années, leurs copains ont déjà tenté l'aventure ("On vit comme des rois!"), les nouvelles cités dédiées spécialement aux petits hommes sont présentées avec force marketing comme des paradis terrestres du luxe et du farniente.
Le couple va tenter l'extraordinaire transformation (la clinique à produire de lilliputiens est un des temps forts du film) et vendre ses maigres biens pour devenir millionnaires. Seul hic, Audrey va changer d'avis à la dernière minute, tandis
que le rêve américain sur papier glacé n'est pas forcément au rendez-vous pour tous.
Matt Damon : "C'est un film optimiste"
"Le film dresse le portrait d'une personne avec qui on peut totalement s'identifier", a commenté mercredi Matt Damon devant la presse à Venise. Il joue un homme toujours au service des autres, soignant des tendinites dans une usine de transformation de viande, et dont l'univers routinier va s'élargir après sa miniaturisation.
"C'est un film optimiste, même si on évoque à la fin des idées d'apocalypse", précise Damon. Son personnage devient l'ami d'un cynique mais joyeux voisin serbe, Dusan (Christoph Waltz), un fêtard opportuniste qui commercialise des produits de luxe miniaturisés comme des cigares à un dollar. Il croise aussi une dissidente vietnamienne, réduite d'office en lilliputienne et envoyée clandestinement aux Etats-Unis dans un téléviseur...
"C'est un film optimiste, même si on évoque à la fin des idées d'apocalypse", précise Damon. Son personnage devient l'ami d'un cynique mais joyeux voisin serbe, Dusan (Christoph Waltz), un fêtard opportuniste qui commercialise des produits de luxe miniaturisés comme des cigares à un dollar. Il croise aussi une dissidente vietnamienne, réduite d'office en lilliputienne et envoyée clandestinement aux Etats-Unis dans un téléviseur...
"Nous avons un peu réfléchi à l'implication scientifique d'une réduction de taille, mais à un certain point il faut laisser cela de côté pour raconter une histoire!", précise le réalisateur et scénariste Alexander Payne, dont le film n'est pas dénué de messages. "Paul entame un voyage pour découvrir ce qui va vraiment le rendre heureux", glisse-t-il.
Déjà en route pour l'Oscar ?
Alexander Payne raflera-t-il un Oscar grâce à son coup d'envoi vénitien? Le directeur artistique de la Mostra, Alberto Barbera, aime répéter que faire l'ouverture de la Mostra constitue un tremplin gagnant pour des films qui ont ensuite décroché le Graal hollywoodien. "La La Land", "Gravity" et "Birdman", tous présentés en avant-première mondiale à Venise, ont ainsi raflé une pluie d'Oscars.
Dès lors, le film d'ouverture, de préférence américain, médiatique et accessible, est choisi avec le plus grand soin par les organisateurs. Alexander Payne, 56 ans, avait décroché six nominations aux Oscars avec son précédent opus "Nebraska", et il a déjà été oscarisé pour les scénarios de "Sideways" et "The Descendants". Son septième film est en lice à Venise pour remporter un prestigieux Lion d'Or face à vingt concurrents aux profils variés.
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