"La fille du train": le best-seller aux 15 millions de lecteurs sur les écrans
Réalisé par Tate Taylor ("La couleur des sentiments"), le film est sorti aux Etats-Unis le 7 octobre, où il a pris la tête du box-office lors de son premier week-end d'exploitation et recueilli plus de 46 millions de dollars de recettes.
Tous les matins, Rachel (Emily Blunt) prend le train pour se rendre à New York et fantasme sur un couple de rêve qu'elle aperçoit de la fenêtre. Beaux, jeunes et amoureux, Megan et Scott représentent tout ce qu'elle a perdu depuis son divorce, qui l'a fait sombrer dans l'alcoolisme et la dépression. Un jour, Megan disparaît. Rachel se souvient l'avoir vue avec un autre homme et décide de mener l'enquête.
"Nous sommes tous un peu voyeurs. L'idée de prendre un train tous les jours et de se fondre dans la foule pour observer un couple - dont la vie prend soudain un tournant tragique - est très hitchcockienne", souligne le producteur Marc Platt.
Lu par 15 millions de personnes dans le monde, dont le président américain Barack Obama qui l'avait mis dans sa liste de livres de l'été, "La fille du train" de l'ancienne journaliste Paula Hawkins caracole en tête des ventes en France depuis sa sortie en poche (éditions Pocket) début septembre.
Il avait tout pour être transposé au cinéma : une intrigue retorse (délocalisée de Londres à New York), une héroïne complexe et un jeu sur les apparences, qui a fait son succès en librairie. Comme dans le chef d'oeuvre d'Hitchcock, "Fenêtre sur cour", le voyeur se transforme en enquêteur, malgré des handicaps de taille (une jambe dans le plâtre chez Hitchcock, un problème de boisson et des pertes de mémoire pour "La fille du train").
En lice pour les oscars ?
Alcoolique, menteuse et mal dans son peau, Rachel est une piètre enquêtrice. Faut-il la croire ? A-t-elle des hallucinations ? Ou invente-t-elle pour se donner une contenance et récupérer son ex-mari, voisin de la disparue, joué par Justin Theroux ? Pour jouer Rachel, la Britannique Emily Blunt, vue dans "Le Diable s'habille en Prada" et "Sicario", n'a pas hésité a écorner son image de beauté anglaise au teint pâle. Elle apparaît le visage bouffi et rougi, constamment au bord des larmes, avec une voix pâteuse. Une performance qui pourrait la placer en lice pour les Oscars, qui aiment récompenser les transformations d'acteurs, même si celle d'Emily Blunt reste modérée.Le film fait la part belle aux portraits féminins avec celui de la disparue, une femme resplendissante au passé trouble, et celui de la nouvelle épouse de l'ex-mari, en jeune mère en quête de perfection. Avec ces histoires de disparition et de traversée des apparences, il fait penser à "Gone girl" (2014) de David Fincher, autre adaptation à l'écran d'un roman à succès.
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