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Le combat se poursuit pour garder en vie La Clef, le dernier cinéma associatif de Paris

Menacés d'expulsion par la force publique, les militants continuent d'occuper le cinéma d'art et d'essai parisien, dont il réclament la pérennité de l'activité.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La façade du cinéma d'art et d'essai La Clef situé dans le 5e arrondissement de Paris, le 19 février 2021. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Que va devenir le cinéma d'art et d'essai La Clef ? Institution du quartier latin depuis les années 1970, ce cinéma de deux salles est suspendu à une possible expulsion, ses murs ayant été mis en vente en 2018 par son propriétaire, le Comité d'entreprise des Caisses d'Epargne. Un repreneur, le groupe SOS, est prêt à mettre plusieurs millions d'euros pour ce temple du 7e art, mais la transaction est bloquée car les murs sont occupés depuis des mois par des militants, qui demandaient une préemption de la mairie de Paris et restent convaincus que l'activité du lieu est menacée. 

Menace d'intervention de la force publique

Ces jours-ci, la situation est plus incertaine que jamais : après plusieurs décisions de justice, le tribunal administratif "a enjoint à l'Etat de délivrer le concours de la force publique" pour faire cesser l'occupation du cinéma situé 21 rue de la Clef - 34 rue Daubenton dans le 5e arrondissement, a-t-on expliqué mardi du côté du ministère de la Culture, qui dit suivre avec attention ce dossier.

Soutenu par des dizaines de personnalités de la culture et du 7e art, de Mathieu Amalric à Annie Ernaux en passant par Agnès Jaoui, Leos Carax et Jonathan Cohen, le collectif de militants refuse de rendre les clés des lieux, estimant n'avoir "aucune garantie juridique" sur la poursuite de l'activité du cinéma, et dénonçant une reprise "par un groupe milliardaire dont les pratiques néolibérales minent peu à peu le milieu associatif".

L'engagement du repreneur

Le groupe SOS, l'une des plus grosses associations de l'économie sociale et solidaire (21 000 salariés), présent dans l'emploi, les seniors, la jeunesse ou encore la culture, dénonce un procès d'intention et explique vouloir toujours reprendre les lieux, s'engageant à en préserver l'activité de cinéma art et essai. Il a mis 4,2 millions d'euros sur la table et estime que son offre est la seule crédible pour sauver ce cinéma situé dans un quartier en proie à la spéculation immobilière.

De son côté, le ministère précise que la Mairie de Paris, très engagée dans le dossier, a "fait plusieurs propositions, dont une très récente, visant notamment à accueillir l'activité des occupants dans un autre lieu". 

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