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L'adieu des Iraniens au cinéaste Abbas Kiarostami dans les rues de Téhéran

Des milliers d'Iraniens mais aussi de nombreuses personnalités du monde artistique iranien, ont rendu dimanche à Téhéran un dernier hommage au cinéaste Abbas Kiarostami, mort le 4 juillet à Paris, avant qu'il ne soit enterré dans l'intimité à Lavasan, bourgade proche de la capitale.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le cercueil du cinéaste Abbas Kiarostami porté par la foule à Téhéran le 10 juillet 2016.
 (Atta Kenare / AFP)

Farhadi remercie Kiarostami de ne pas avoir laché l'Iran 

De nombreux cinéastes et artistes ont assisté à la cérémonie au cours de laquelle le réalisateur Asghar Farhadi (Oscar du meilleur film étranger pour "Une séparation" en 2012) a remercié Kiarostami de ne pas avoir abandonné "cette terre" d'Iran malgré ceux qui l'ont "ignoré et négligé". "Je vous remercie d'avoir ouvert le difficile chemin de la mondialisation au cinéma iranien", a-t-il ajouté.

Le cinéaste Jafar Panahi, vieil ami de Kiarostami, interdit de tournage en Iran pendant vingt ans, était également présent à la cérémonie. 

Abbas Kiarostami, Palme d'or du festival de Cannes en 1997 pour "Le goût de la cerise", est décédé le 4 juillet à Paris à l'âge de 76 ans, d'un accident vasculaire cérébral selon des médias iraniens.

"Kiarostami part en apparence, mais le film continue. Il a fait retentir le nom de l'Iran dans le monde et le cinéma mondial", a affirmé Hojatollah Ayoubi, chef de l'organisation gouvernementale du cinéma iranien.
L'adieu des Iraniennes et des Iraniens au cinéaste Abbas Kiarostami dans les rues de Téhéran, le 10 juillet 2016.
 (Atta Kenare / AFP)

Les films de Kiarostami plus prisés à l'étranger qu'en Iran

De nombreuses personnes brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Premier accueil, dernier adieu", allusion au fait que Kiarostami n'avait pas reçu, selon elles, l'attention qu'il méritait de la part des autorités durant toute sa carrière. Ses films étaient peu prisés du grand public iranien et ses oeuvres peu diffusées dans les salles de cinéma et la télévision.

Mais "on ne peut pas ignorer l'influence de telles personnes; ignorer Kiarostami c'est s'ignorer soi-même", a déclaré à l'AFP Ebrahim Ghavamipour, 36 ans et féru de littérature.

"Nous voulons que le monde sache que nous valorisons nos artistes comme Kiarostami", a estimé de son côté Helia Pakbaz, jeune étudiante en théâtre.

Né à Téhéran en 1940 dans une famille modeste, Abbas Kiarostami était devenu l'un des cinéastes les plus en vue du cinéma iranien dans les années 1960. Il avait remporté des prix dans les plus grands festivals qui lui ont apporté une notoriété mondiale.

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