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Kevin Spacey écarté par Netflix tandis que la police de New York enquête sur Harvey Weinstein

Les accusations de harcèlement et d'agression sexuelle continuent de pleuvoir sur l'acteur Kevin Spacey et le producteur Harvey Weinstein. Le premier a été officiellement écarté par Netflix de la série "House of Cards", tandis que le second fait l'objet d'une enquête sérieuse de la police new-yorkaise. De son côté, le réalisateur Giuseppe Tornatore a démenti les accusations d'une actrice.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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A gauche, Harvey Weinstein - A droite Kevin Spacey
 (A gauche Robyn Beck / AFP - A droite Jordan Strauss / AP / SIPA)

"Nous avons un vrai dossier", a déclaré vendredi Robert Boyce, chef du service enquêteur de la police de New York, en référence aux accusations de l'actrice new-yorkaise Paz de la Huerta, qui a affirmé avoir été violée deux fois en 2010 par le magnat hollywoodien.
 
Interrogé lors d'un point presse sur la criminalité, il a expliqué que l'enquête avait permis de corroborer les déclarations de l'actrice mais que la police voulait continuer à rassembler des éléments sur les faits présumés, avant d'aller plus loin.
 
"Si cette personne (Harvey Weinstein) était toujours à New York et que les faits présumés étaient récents, nous agirions tout de suite et procéderions à son interpellation", a précisé Robert Boyce. "Mais nous parlons d'une affaire vieille de sept ans et il nous faut d'abord recueillir des preuves."

100 femmes accusent Harvey Weinstein

Depuis début octobre, plus de 100 femmes ont accusé l'ancien géant du cinéma américain de harcèlement, agression sexuelle ou viol. Des enquêtes sont également ouvertes à Los Angeles, Beverly Hills et à Londres.
 
Un porte-parole de la police de Los Angeles a indiqué à l'AFP vendredi qu'une seconde enquête est ouverte dans la mégapole californienne car une nouvelle "victime s'est présentée" accusant le producteur d'"attentat à la pudeur" en 2015, après qu'une actrice italienne non identifiée l'a accusé de l'avoir violée en 2013.

Netflix écarte Kevin Spacey de "House of Cards"

Concernant Kevin Spacey, une autre figure du grand et du petit écran qui est accusé de plusieurs agressions sexuelles depuis que l'affaire Weinstein a éclaté, Netflix a officiellement annoncé vendredi soir qu'elle coupait ses liens avec son ex-star. La plateforme de vidéo en ligne a affirmé que Spacey ne serait plus "impliqué dans aucune production de 'House of Cards'", dont il était l'acteur principal. Le géant du streaming ne diffusera pas non plus un film co-produit par et avec Spacey, "Gore", sur la relation entre un jeune homme et le célèbre écrivain américain Gore Vidal, qui devait sortir l'an prochain.
 
Sollicité par l'AFP, le producteur de "House of Cards", Media Rights Capital (MRC), a indiqué que lors du tournage de la première saison en 2012, un membre de l'équipe avait signalé avoir été l'objet d'une remarque et d'un geste déplacés de la part de Kevin Spacey.
 
Les responsables affirment avoir agi "immédiatement" et assurent que "le problème a été résolu sans délai à la satisfaction de toutes les personnes concernées". A l'époque, l'acteur américain avait suivi une session de sensibilisation, a expliqué MRC.

La presse britannique affirme que l'acteur fait l'objet d'une enquête à Londres

Par ailleurs Kevin Spacey pourrait faire l'objet d'une enquête au Royaume-Unis : sollicitée par l'AFP, la police britannique a indiqué avoir ouvert une enquête concernant une agression sexuelle présumée intervenue à Londres en 2008. Mais elle n'a pas confirmé qu'elle concernait l'acteur américain aux deux Oscars, comme le soutient la presse britannique.
 
Un acteur a affirmé jeudi au site Vulture que le comédien avait tenté de le violer en 1984 alors qu'il n'avait que 15 ans et, au fil des témoignages, se dessine le portrait accablant d'un homme incapable de contrôler ses pulsions, dirigées essentiellement vers de jeunes hommes qu'il n'hésitait pas à toucher sans leur consentement, voire davantage.
 
La part d'ombre de Kevin Spacey, désormais étalée au grand jour, rappelle celle de nombre de ses grands rôles au cinéma et à la télévision, du père qui entretient une relation avec une adolescente dans "American Beauty" à l'homme politique sans scrupule de "House of Cards".
 
Huit personnes ayant travaillé sur la série phare de Netflix "House of Cards" ont par ailleurs évoqué à la chaîne CNN une série d'incidents, d'un massage non sollicité à des palpations forcées. "Je n'ai aucun doute que ce comportement de prédateur relevait de la routine pour lui", a commenté un ancien assistant de production.
 
Les accusations émanant du plateau de cette série font écho à d'autres venues de Londres. L'acteur y a été le directeur artistique de l'un des plus prestigieux théâtres, The Old Vic, de 2004 à 2015. L'acteur mexicain Roberto Cavazos, qui a joué dans plusieurs productions de l'Old Vic, a affirmé, sur sa page Facebook, qu'il "suffisait d'être un homme de moins de 30 ans pour que M. Spacey se sente libre de nous toucher".

Giuseppe Tornatore dément des accusations

De son côté, le réalisateur italien Giuseppe Tornatore a formellement démenti avoir agressé une actrice il y a vingt ans dans son bureau.

"Je suis allée dans le bureau de Giuseppe Tornatore. Mon agent avait organisé la rencontre. Il ne s'agissait pas d'une audition, mais d'une première rencontre en prévision d'un film en production", a expliqué l'ancienne starlette de la télévision Miriana Trevisan, âgée aujourd'hui de 44 ans, au magazine Vanity Fair.
A la fin de l'entretien, il lui a proposé d'aller manger une pizza avec lui ce soir-là. "Je lui ai répondu que j'étais prise, je l'ai remercié et je me suis levée pour m'en aller", raconte-t-elle.

"Il m'a accompagnée à la porte, puis m'a poussée contre le mur, commençant à m'embrasser le cou et les oreilles, ses mains sur mes seins, de façon assez aggressive", a-t-elle raconté. "J'ai réussi à m'échapper", a poursuivi Miriana Trevisan, estimant que le réalisateur "ne se souvenait même pas probablement" de ce qui s'était passé.

Le réalisateur de "Cinema Paradiso" (1988), âgé aujourd'hui de 61 ans, a déclaré au quotidien La Repubblica qu'il ne se rappelait pas cette scène : "Je me souviens d'une rencontre cordiale et je rejette les allégations faites", a-t-il poursuivi en indiquant qu'il envisageait de porter plainte. 

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