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Mort de Jean-Louis Trintignant : le monde de la culture rend hommage à un acteur "hors du commun"

L'acteur Jean-Louis Trintignant est mort ce vendredi à l'âge de 91 ans. Le réalisateur Claude Lelouch, l'auteur de bande-dessinée et réalisateur Enki Bilal, le réalisateur Alexandre Acardy et l'actrice Marie-Christine Barrault lui rendent hommage sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Louis Trintignant, le sourire aux lèvres, lors d'une conférence de presse du film "Happy End" au Festival de Cannes en mai 2022. (LAURENT EMMANUEL / AFP)

Le comédien Jean-Louis Trintignant est mort vendredi 17 juin à l'âge de 91 ans, a annoncé sa famille à l'AFP. Il était connu pour ses rôles dans Et Dieu créa la femme, Un homme et une femme ou encore AmourLe monde de la culture lui rend hommage et salue un acteur "hors du commun".

Claude Lelouch : "Il est l'un des plus grands parmi les plus grands"

"Il est immortel", a réagi sur Twitter le réalisateur Claude Lelouch. L'acteur avait notamment joué dans Un homme et une femme, sorti en salles en 1966 et réalisé par Claude Lelouch. Les deux hommes se sont retrouvés de nombreuses fois et notamment en 2019 pour Les Plus Belles Années d'une vie, troisième opus de la série Un homme et une femme.

"Jean-Louis a été le premier acteur qui m'a dit oui et qui m'a ouvert toutes les portes. Et je lui dois tout le reste", écrit Claude Lelouch. "Il m'a dit oui sept fois. Il est l'un des plus grands parmi les plus grands". Jean-Louis Trintignant "est immortel. Et sa voix, incontestablement, est la plus belle de toutes les voix du cinéma et du théâtre". Le réalisateur adresse "une pensée émue pour Marianne, son épouse, Nadine, la mère de ses enfants, et pour les siens".

Enki Bilal : un "amoureux de son métier"

"C'est un très grand acteur mystérieux qui s'en va, avec une voix", a réagi sur franceinfo l'auteur de bande-dessinée et réalisateur Enki Bilal. Ce dernier, qui a fait tourner Jean-Louis Trintignant dans Bunker palace hôtel en 1989, a salué son immense carrière au cinéma, se rappelant un véritable "amoureux de son métier, qui jouait le jeu, qui conseillait". Le réalisateur retient également son jeu de comédien, un "passage au théâtre qui marque, dont on parle beaucoup moins", a-t-il ajouté.

"Ce sourire, cette voix… Tous ceux qui connaissaient ses prestations de comédien voient ce à quoi je fais allusion, mais dans la vraie vie c'était aussi présent avec beaucoup de chaleur", a partagé sur franceinfo Enki Bilal, précisant que Jean-Louis Trintignant "aimait la vie, aimait les choses simples". "Je l'ai vu il y a deux, trois mois, j'ai eu l'occasion de le voir dans sa retraite. Il était paisible, apaisé, d'une beauté exceptionnelle. C'était un personnage étonnant d'un grand mystère toujours", a-t-il confié.

 Alexandre Acardy : "Il était d'une intelligence incroyable"

"C'est un homme qui était hors du commun, qui va nous manquer", témoigne avec émotion le réalisateur Alexandre Acardy. L'acteur avait tourné sous sa direction à l'occasion du Grand pardon, sorti en salles en 1982.

"J'ai eu plaisir à tourner avec lui, comme vous pouvez l'imaginer ! J'étais un jeune metteur en scène", se souvient-il. "Il était d'une intelligence incroyable, il jouait avec une telle force, une telle conviction", même lorsque les scènes "étaient difficiles", salue le réalisateur.

Marie-Christine Barrault : "Il apprenait un poème tous les jours"

Jean-Louis Trintignant "disait la poésie d'une façon inouïe parce qu'il était très musicien dans l'esprit, et puis il aimait les poètes", salue sur franceinfo l'actrice Marie-Christine Barrault.

"J'ai toujours suivi Jean-Louis, j'ai encore déjeûné avec lui il n'y a pas très longtemps et il disait que tous les jours il apprenait un poème. C'était extraordinaire parce qu'il ne voyait presque plus clair, c'était sa femme, Marianne, qui l'aidait à apprendre tous les jours un poème", raconte la comédienne. "Ces dernières années il a donné des soirées extraordinaires entre poésie et musique", décrit Marie-Christine Barrault. "Curieusement il a fait une carrière inouïe au cinéma, mais c'était avant tout un homme de théâtre", poursuit-elle.

Celle qui a partagé l'affiche avec Jean-Louis Trintignant dans Ma nuit chez Maud (1969) garde un excellent souvenir de cette expérience : "Il était déjà très avancé dans sa carrière, moi c'était mon premier film. J'étais évidemment totalement éblouie et amoureuse", raconte-t-elle.

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