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Saga James Bond : de John Barry à Billie Eilish, des bandes originales d'exception pour 007

Les bandes originales des films de James Bond ont longtemps été marquées par John Barry, avant l'intervention de Shirley Bassey, Tina Turner ou Paul McCartney. Sur la dernière, celle de "Mourir peut attendre", c'est la jeune artiste Billie Eilish qui a enregistré le générique.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Mourir peut attendre: Léa Seydoux, Daniel Craig (Copyright 2021 DANJAQ, LLC AND MGM. ALL RIGHTS RESERVED)

C'est la jeune chanteuse américaine Billie Eilish qui a signé le générique du dernier James Bond, Mourir peut attendre, sur les écrans français le 6 octobre. La musique de James Bond, c'est d'abord un thème arrangé magistralement par le compositeur John Barry puis des chansons de la saga portées par Shirley Bassey ou Paul McCartney. Après Adele, la jeune chanteuse américaine prend la relève du XXIe siècle.

Cinéma : les musiques de James bond, la saga dans la saga
Cinéma : les musiques de James bond, la saga dans la saga Cinéma : les musiques de James bond, la saga dans la saga (FRANCE 3)


Dès le générique du premier opus, James Bond contre Dr No (1962), la griffe musicale est là, avec un thème entre flegme et montée d'adrénaline. "James Bond n'aurait jamais pu être culte à ce niveau sans la musique", expose à l'AFP Cyril Roux, éditeur chez Diggers Factory, start-up du vinyle qui propose un double album des B.O de 007 serties par l'orchestre philharmonique de Prague.

John Barry, douze fois au service de Bond

L'histoire retient surtout le nom de John Barry, monument des musiques de films (Macadam Cowboy, Out of Africa, etc). Mais la trame originale est signée Monty Norman, autre compositeur, moins connu. Les producteurs ne sont pas fans du morceau et demandent à Barry de le retoucher : sa patte d'arrangeur de génie fait le reste. Barry imprimera ensuite son tempo, douze fois au total au service de Bond (entre 1962 et 1987), dont il partage les initiales. "Dans la maison Bond, Barry, c'est les fondations musicales", synthétise pour l'AFP Stéphane Lerouge, concepteur de la collection discographique Ecoutez le cinéma !, qui a travaillé avec le maestro.

Shirley Bassey chante trois fois chez Bond

La trouvaille géniale des producteurs est de faire chanter le générique. Goldfinger (1964) est un tournant et propulse Shirley Bassey au sommet des charts. Elle sera la seule à chanter trois fois chez Bond, en ajoutant Les Diamants sont éternels (1971) et Moonraker (1979). Barry dira toujours : "Shirley Bassey colle si bien aux styles de musique de Bond." 

Pour Goldfinger, elle se souvient que le maître lui demande de tenir à l'extrême la note finale : "Quand on a terminé, j'ai cru que j'allais mourir (rires)". Mais la récompense est là. "Ça a été mon premier hit et le seul de ma carrière", répétait-elle.

Pour Moonraker, elle commentait sobrement : "Je l'ai fait pour John Barry." Formule plus qu'élégante : elle sait alors qu'elle n'est pas le premier choix - les autres essais restent dans les tiroirs – mais elle sauve ici le duo Bond-Barry.

Des Wings à Tina Turner

Après une première période Barry, Bond va être attelé à un autre "B", avec des étoiles de la galaxie Beatles. George Martin, producteur historique des Fab Four, est à la baguette pour Vivre et laisser mourir (1973) et les Wings, groupe de Paul McCartney, signent le générique. "Macca" écrit la chanson-titre avec son épouse Linda. Ce hit sera repris par les Guns N'Roses et deviendra le générique de l'émission politique L'heure de vérité en France.

Live And Let Die, c'est aussi "une césure", avec une séparation entre le compositeur de la chanson-générique et celui de la musique du film : "C'est le point précis qui empêche Barry de revenir une dernière fois sur Demain ne meurt jamais (1997, période Pierce Brosnan) car, contractuellement, on ne lui garantit pas la chanson du générique", éclaire Stéphane Lerouge. Tina Turner s'appuie en effet sur la colonne vertébrale de U2 (Bono, The Edge) pour GoldenEye (1995), et c'est Eric Serra qui gère le reste de la B.O.

Adèle et Billie Eilish, la relève du XXIe siècle

Au XXIe siècle, Adele frappe un grand coup avec Skyfall (2012), Oscar de la chanson originale. "C'est une grosse claque, souligne Cyril Roux. Je suis fan de Daniel Craig - il a ce côté animal qu'avait Sean Connery - et là, la musique colle parfaitement."



"Barry a forgé les canons bondiens, son spectre (jeu de mots, c'est le nom de l'organisation ennemie jurée de 007, ndlr) plane sur le cahier des charges musical : la chanson Skyfall en est le plus récent et bel hommage, en forme d'exercice de style néo-barryen", abonde Stéphane Lerouge.

Et Billie Eilish, choisie pour Mourir peut attendre, dernière apparition de Daniel Craig ? Shirley Bassey l'a déjà adoubée, lâchant dans The Big Issue : "Elle a fait du bon travail."

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