Mort de Sean Connery, premier interprète de James Bond : "Il a défini le rôle", rappelle le spécialiste Guillaume Evin
Le célèbre acteur écossais est mort à l'âge de 90 ans.
"Il a quand même défini le rôle", confie samedi 31 octobre sur franceinfo Guillaume Evin, spécialiste de James Bond après l'annonce de la mort de Sean Connery, tout premier acteur à avoir endossé le rôle de James Bond sur le grand écran.
franceinfo : Sean Connery restera le seul vrai James Bond selon vous ?
Guillaume Evin : Je ne sais pas si c'est le seul vrai, en revanche, c'est le premier et à partir de ce moment-là, il a quand même défini le rôle. C'est à l'aune de sa prestation que ses successeurs se sont définis. Il en a fait six et même un septième non-officiel, Jamais plus jamais qui était le remake d'Opération tonnerre. Il maîtrisait parfaitement le rôle. C'est d'ailleurs parce qu'il était totalement à l'aise dans le smoking de 007 qu'il a voulu aller voir ailleurs et il s'est lancé dans une seconde carrière qui a été formidable.
Le personnage de James Bond est un personnage contraignant ?
Pour Sean Connery, c'était compliqué parce que ça a été à la fois le rôle qui a fait sa gloire et qui lui a ouvert toutes les portes mais c'est aussi un rôle qui commençait à l'enfermer. Il a donc voulu desserrer le carcan et il a bien réussi. Que ce soit L'homme qui voulut être roi (John Huston, 1975), ou Le lion et le vent (John Milius, 1975), Un pont trop loin (Richard Attenborough, 1977), Highlander (Russell Mulcahy, 1986), Les Incorruptibles (Brian De Palma, 1987) ou encore Le Nom de la rose (Jean-Jacques Annaud, 1986). Il a eu une véritable seconde carrière, là où les autres interprètes de 007 n'ont pas aussi bien réussi que lui.
Qu'est-ce qui ressort de son jeu d'acteur ?
En tant que James Bond, Sean Connery a mis beaucoup de lui-même. Il avait ce côté souple, félin, remarquablement athlétique avec aussi cette pointe de cynisme qui en fait un tueur de sans-froid de sa majesté et c'est ça qui fait la marque de fabrique du Bond interprété par Sean Connery. À l'origine, il ne faut pas oublier que Sean Connery vient d'un milieu défavorisé : il est né dans un quartier très pauvre d'Edimbourg, sa mère faisait des ménages et son père était ouvrier. Il a lui-même enchaîné une quantité de petits boulots avant de trouver sa voie dans le théâtre puis le cinéma. Il a réussi à percer mais il n'avait pas les codes de la bonne société.
Pour incarner James Bond, Terence Young - le réalisateur des premiers Bond - a poli le diamant brut qu'était Connery, puisqu'il lui a appris les codes du personnage. Il lui a même appris à dormir avec son smoking. Il lui a appris à porter des chemises blanches sur-mesure, à mettre un noeud papillon, à déguster le champagne. L'idée était qu'il s'imprègne de son personnage, de tous les codes d'élégance qui font le personnage Bond.
On se rappelle aussi son engagement pour l'Ecosse ?
Il a été un formidable ambassadeur pour la cause écossaise. Il avait tatoué sur son bras "Scotland forever". Il a toujours défendu l'Ecosse chère à son coeur. Un de ses moments les plus jubilatoires, c'est quand il a été anobli par la reine et qu'il était en kilt.
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