L'acteur britannique Sean Connery, premier interprète de James Bond, est mort à l'âge de 90 ans
Il a endossé le costume de l'agent 007 dans six films, dont "Goldfinger" et "Bons baisers de Russie", mais a aussi joué sous la direction de Hitchcock, Huston et Lumet, et donné, plus âgé, ses traits au père d'Indiana Jones ou à Guillaume de Baskerville dans "Le Nom de la rose".
Il était le premier à avoir incarné James Bond au cinéma et a endossé le costume de l'agent 007 dans six films dans les années 1960. L'acteur britannique Sean Connery est mort à l'âge de 90 ans, a annoncé samedi 31 octobre sa famille à la BBC (en anglais). "Sir Sean" est mort dans la nuit entouré de membres de sa famille alors qu'il se trouvait à Nassau, aux Bahamas. Il n'était "pas bien depuis un certain temps", a déclaré son fils Jason Connery à la BBC.
Eternel 007
Né le 25 août 1930 à Édimbourg, en Écosse, Sean Connery quitte l'école tôt et s'engage à 16 ans dans la Marine. C'est de cette époque que datent ses deux tatouages –"Mum and dad" et "Scotland forever"– sur l'avant-bras droit. Rendu à la vie civile au bout de trois ans après un ulcère, il enchaîne les petits boulots : maître-nageur, maçon, routier mais aussi livreur de charbon, garde du corps et polisseur de cercueil. Il se lance aussi dans le culturisme, terminant troisième au concours de Mister Univers 1950, avant de se diriger à 21 ans vers le théâtre et les studios de cinéma où il fait quelques apparitions à partir de 1955.
La chance de pouvoir incarner le héros de Ian Fleming, l'agent 007, lui est offerte par un concours du London Express qu'il gagne en 1961. Dès lors, Sean Connery accède du jour au lendemain à une notoriété mondiale en devenant Bond dans six films de 1962 à 1971 : James Bond 007 contre Dr No, Bons baisers de Russie, Goldfinger, Opération Tonnerre, On ne vit que deux fois et Les diamants sont éternels.
De James Bond à Hitchcock et Lumet
Le comédien donne pour longtemps les atours d'élégance et de charme à l'agent des services secrets britanniques, fidèle à la reine mais séducteur invétéré. "Il était et restera toujours dans les mémoires comme le James Bond original dont l'entrée indélébile dans l'histoire du cinéma a débuté quand il a prononcé ces mots inoubliables : Mon nom est Bond... James Bond", lui ont rendu hommage dans un communiqué les producteurs de la saga Michael Wilson et Barbara Broccoli. "Il est sans aucun doute largement responsable du succès de la série de films et nous lui en serons éternellement reconnaissants", ont-ils ajouté.
Tout au long des années 1960 et 1970, Sean Connery parviendra cependant à sortir de l'image de 007 avec quelques films importants, à commencer par Pas de printemps pour Marnie d'Alfred Hitchcock, sorti en 1964, thriller inspiré d'un roman de Winston Graham où Connery donne la réplique à une troublante Tippi Hedren.
Autre film de taille, Le Crime de l'Orient-Express, adaptation d'Agatha Christie par Sidney Lumet, sorti en 1974, dans lequel Connery incarne le colonel Arbuthnot.
Casser une image
A signaler également pendant la décennie 1970 L'Homme qui voulut être roi (1975), film historique de John Huston, Un pont trop loin (1977) de Richard Attenborough, et surtout Zardoz, film dans lequel Sean Connery se détache courageusement de l'image quelque peu policée de l'espion 007.
Dans ce film de science-fiction de John Boorman, Connery comme sa partenaire Charlotte Rampling revêtent d'étonnants costumes et acceptent de subir de longues heures de maquillage.
Après plusieurs années incertaines, Sean Connery se renouvelle dans quelques grands succès commerciaux comme Le Nom de la rose (1986) adaptation du best-seller d'Umberto Eco par Jean-Jacques Annaud, Les Incorruptibles (1987), Highlander (1986) et le dernier épisode de la saga de Steven Spielberg, Indiana Jones et la dernière croisade (1989).
L'acteur a connu une longue carrière couronnée de nombreux prix. En 1988, Sean Connery a reçu l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans Les Incorruptibles. Il a également été récompensé par deux Bafta et trois Golden Globes.
Sean Connery l'Ecossais
Sa carrière lui a permis d'être anobli par la reine du Royaume-Uni, Elizabeth II. Mais seulement en 2000, sans doute à cause de son soutien public des indépendantistes écossais. Seul en effet son combat pour l'autonomie de son Ecosse natale a fait lever quelques sourcils.
En Ecosse en revanche, les hommages ont plu sur l'enfant du pays, l'ex Premier ministre écossais Alex Salmond le qualifiant de "plus génial Ecossais au monde, la dernière des stars hollywoodiennes, l'inoubliable Bond". "C'était une légende internationale mais d'abord et avant tout un Ecossais patriotique et fier", a souligné sur Twitter l'actuelle cheffe du gouvernement écossais, Nicola Sturgeon, rappelant qu'il défendait l'indépendance de l'Ecosse. "Notre nation pleure l'un de ses fils bien aîmés", a-t-elle ajouté.
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