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"Intouchables" récompensé à Madrid

Le film français "Intouchables" d’Eric Toledano et Olivier Nakache a reçu dimanche à Madrid le prix du meilleur film européen lors de la remise des 27e Goya, les plus hautes récompenses du cinéma espagnol.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Olivier Nakache (à gauche) et Eric Toledano (à droite) reçoivent le Goya du meilleur film européen à Madrid pour "Intouchables" (17 février 2013)
 (Eduardo Dieguez / AFP)

"Intouchables" de Toledano et Nakache a été préféré par les membres de l'Académie du cinéma espagnol aux films de leurs compatriotes François Ozon "Dans la maison" et Jacques Audiard "De rouille et d'os", ainsi qu'au film "Shame" du Britannique Steve McQueen.
 
"Intouchables", dont la première sortie internationale a eu lieu en  septembre 2011 au Festival international du film de Saint-Sébastien (Espagne), raconte l'histoire de la naissance d'une amitié entre un milliardaire tétraplégique (François Cluzet) et un émigré de la banlieue parisienne (Omar Sy) qui a été engagé pour  s'occuper de lui. Le film s'appuie sur l'histoire réelle de l'homme d'affaires français  Philippe Pozzo di Borgo, devenu tétraplégique après un accident de parapente.
 
"Intouchables" a été le film français le plus vu hors de France en 2012.
 
"Blancanieves" triomphe à Madrid
"Blancanieves" (Blanche-Neige) de Pablo Berger est le grand vainqueur des Goya : il est sacré meilleur film, il remporte le prix du meilleur scénario et Maribel Verdù, l’héroïne du film, est meilleure interprète féminine.

Le film, muet et en noir et blanc, raconte la rencontre, dans les années 1920, d'une fille martyrisée par sa marâtre et d'une troupe de toreros nains.

Une cérémonie sous le signe de la crise
Maribel Verdù a dédié sa récompense "à tous ceux qui  ont perdu leur maison, leur avenir, et même la vie par la faute d'un système injuste". L’actrice espagnole dénonçait ainsi les expulsions de propriétaires surendettés, une des conséquences sociales les plus criantes de la crise en Espagne, et le suicide de plusieurs d’entre eux ces derniers mois.
 
Les Goya s’inscrivaient cette année sous le signe de la crise qui frappe l’Espagne en général et la culture en particulier, alors que la TVA a augmenté depuis le 1er septembre, passant de 8% à 21% sur le cinéma par exemple.
 
"La consommation culturelle a accusé une baisse très forte et des rentrées d'argent moins importantes, ainsi que des fermetures d'entreprises et une augmentation significative du chômage qui atteint des taux alarmants", a déclaré le président de  l'Académie, Enrique Gonzalez Macho, face à la salle où était présent le ministre de la Culture, Ignacio Wert.
 
Des acteurs contre les coupes budgétaires
"Je fais miennes les paroles du président de l'Académie et de Maribel", a poursuivi José Sacristan, Goya du meilleur acteur, à 74 ans, pour son rôle dans "El muerto y ser feliz" de Javier Rebollo.
 
Dans la salle, plusieurs acteurs portaient sur leur costume une étiquette frappée du "NO" et d'une paire de ciseaux, symbole des coupes budgétaires qui  frappent notamment la santé publique et l'éducation.
 
Candela Peña, meilleur second rôle féminin, a ému l'assistance lorsqu'elle a lancé: "J'ai vu mourir mon père dans un hôpital public où il n'y avait ni couvertures pour le couvrir, ni eau." Avant de poursuivre: "J'ai eu un enfant et je ne sais quelle sorte d'enseignement public il va recevoir."

Le palmarès des 27e Goya :
Meilleur film: "Blancanieves" (Blanche-Neige) de Pablo Berger.
Meilleur film européen: "Intouchables" des Français Eric Toledano et Olivier Nakache.
Meilleur film ibéro-américain: "Juan de los muertos" (Jean des morts) du Cubain Alejandro Brugues.
Meilleur scénario: Pablo Berger pour "Blancanieves " (Blanche-Neige).
Meilleur metteur en scène: Juan Antonio Bayona pour "Lo Imposible".
Meilleur acteur masculin: Jose Sacristan dans "El Muerto y ser Feliz".
Meilleure actrice féminine: Maribel Verdù dans "Blancanieves "  (Blanche-Neige)

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