FIFF de Namur : l'ombre de Chantal Akerman sur une journée particulière
On attend pour vendredi le coup de cœur à Vanessa Paradis, on croise déjà Camélia Jordana derrière ses grandes lunettes noires, on salue Olivier Gourmet (président du Jury), on selfie Laura Smet tout sourire, se prêtant au jeu des autographes.
Francophone ? Suisse, Belge, Français, Québécois sans oublier les pays du sud. Et voici déjà le bouleversant "Keeper" de Guillaume Senez, (sortie courant mars), le dérangeant "Black" film coup de poing d'Adil El Arbi et Bilall Fallah, un Roméo et Juliette dans la violence d'une Bruxelles qui n'est pas celle des beaux quartiers, la capitale y est filmée comme rarement.
Galerie du beffroi une photographe offre au regard de surprenants portraits de comédiennes et réalisatrices belges. Yolande Moreau, Cécile de France. Virginie Effira, Marie Gillain se sont livrées autrement devant l'objectif de Valerie Nagant.
Ce pourrait être une journée de festivalier comme il en existe tant. Quand une ombre va tomber doucement sur la ville du cinéma. Les spectateurs qui sortent des salles apprennent la mort de Chantal Akerman. La réalisatrice belge de 65 ans à qui, hasard inouï des programmes, un documentaire signé Marianne Lambert est consacré ce mardi soir. Quel étrange sentiment alors de la revoir une dernière fois, de la regarder sur l'écran avec sa joyeuse folie, expliquer son travail, sa mère, ses cadres, ses doutes, ses obsessions, d'écouter Aurore Clément, de revoir aussi Delphine Seyrig, Juliette Binoche, ou l'admiratif Gus Van Sant, tous ceux et celles qui rêvaient avec elle d'un cinéma différent....
Dans le dernier plan une femme marche seule, de dos, sur une route qui mène au désert américain. Elle part. C'est Chantal Akerman. Elle marche sur cette route et on ne sait où elle va. Elle ne se retourne pas. Ce soir elle a traversé l'écran.
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