Le Festival de Deauville couronne le film "Aftersun" de Charlotte Wells qui obtient le Grand prix
Le festival de Deauville a décerné samedi soir sa plus haute distinction à un premier film, celui de la réalisatrice Charlotte Wells, déjà remarquée au dernier festival de Cannes. Un film distingué pour sa subtilité.
C'est un film poignant sur les relations d'un père en vacances avec sa fille de onze ans qui obtenu samedi soir le Grand Prix du festival du cinéma américain de Deauville : Aftersun, premier film de la réalisatrice Charlotte Wells a raflé la plus haute distinction du festival. Le film, qui avait déjà remporté en mai le prix de la "French Touch" à Cannes, a également remporté à Deauville le prix du Jury de la Critique, composé de cinq journalistes.
"Par l'art de la mise en scène, la réalisatrice arrive à faire un miracle de chaque instant filmé", s'est enthousiasmé le président du jury Arnaud Desplechin. Cette année, la sélection avait fait la part belle aux premiers films de réalisateurs pour la plupart méconnus du public, avec huit sur les treize en compétition.
Un film émouvant et très personnel
Aftersun, dont la date de sortie sur les écrans en France n'est pas connue, est le premier long métrage de la réalisatrice Charlotte Wells, née en 1987 en Écosse et qui vit à New York. Dans un message vidéo diffusé dans la grande salle du festival, elle a fait part de son "immense honneur".
Ce film très personnel raconte à la fin des années 1990 les vacances estivales d'un Anglais, interprété par Paul Mescal (connu surtout dans la série Normal People), âgé d'une trentaine d'années, avec sa fille de onze ans (jouée par Frankie Corio) sur la côte turque.
Regard "impressionniste" sur la paternité et les liens familiaux
Après des scènes de joie et de sourires, on perçoit par petites touches des zones de fêlure chez cet homme divorcé, un peu perdu, et qui capte avec son caméscope des moments de bonheur avec Sophie, pleine de vie. Le long-métrage traite aussi de façon subtile le passage de Sophie de la petite enfance à la pré-adolescence, en nouant des relations avec des adolescents dans le club de vacances et découvrant les premiers flirts.
D'une manière fine, Aftersun explore les thèmes du bonheur, des liens familiaux, de la paternité et du souvenir. Yasmina Khadra, membre du jury, juge le film "très émouvant, avec cette petite fille qui essaye de sauver son père, de lui prouver que la vie mérite d'être vécue. Léa Drucker, également membre du jury, s'est dit "emportée" par ce film "impressionniste". "Je me suis mise à pleurer tout de suite. On a l'impression qu'on est dans la mémoire de quelqu'un et c'est extrêmement subtil", a confié l'actrice.
Les autres prix décernés
Le Prix du Jury a lui été décerné à deux films: War Pony, plongée dans le monde amérindien, de Gina Gammell et Riley Keough, et Palm Trees and Power Lines, film sur l'adolescence, de Jamie Dack.
Enfin, le prix du public, choisi par les festivaliers qui ont pu voter, est allé à Emily The Criminal, qui retrace le parcours d'une femme sombrant dans la criminalité en Californie.
Le palmarès complet
Grand Prix : Aftersun de Charlotte Wells
Prix du Jury : War Pony de Gina Gammell & Riley Keough
Prix du Jury ex-aequo: Palm Trees and Power Lines de Jamie Dack
Le Jury de la Révélation, présidé cette année par Elodie Bouchez, entourée de Andréa Bescond, Eddy de Pretto, Nicolas Pariser, Agathe Rousselle, et Yolande Zauberman a décerné les prix suivants :
Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation 2022: War Pony de Gina Gammell & Riley Keough
Prix du Public de la Ville de Deauville: Emily The Criminal de John Patton Ford
Le Jury de la Critique, composé de cinq journalistes, a décerné son Prix à Aftersun de Charlotte Wells
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