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A Deauville, Claude Lelouch s'amuse de la mort avec "L'amour, c'est mieux que la vie", ovationné par le public

Pour son 50e film, dont il disait en 2020 qu'il pourrait être le "dernier" de sa carrière, le célèbre cinéaste a décidé de nous faire rire de la mort.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Elsa Zylberstein, Claude Lelouch, Sandrine Bonnaire et Gérard Darmon le 9 septembre 2021 au festival de Deauville (LOIC VENANCE / AFP)

Toasts portés à la mort et concours de mines d'enterrement... Claude Lelouch, 83 ans, a souhaité nous faire rire de la mort avec son 50e film. Intitulée L'amour, c'est mieux que la vie, cette comédie a été ovationnée jeudi soir par le public à Deauville. "C'est un film qui fait du bien. On parle beaucoup de la mort. Et on en sort heureux. Il y a quelque chose d'apaisant à se dire 'oui la mort, on a tous rendez-vous là un jour. Justement vivons au maximum'. Cela nous fait aimer la vie encore plus", a résumé dans la nuit de jeudi à vendredi à l'AFP Sandrine Bonnaire, qui joue un des rôles principaux du film.

La mort, "je préfère y aller en chantant"

La sortie en salle est prévue pour le 19 janvier 2022. La mort, "on ne pourra pas y échapper. Donc je préfère y aller en chantant. J'ai envie qu'elle me trouve sympathique", a de son côté confié à l'AFP Claude Lelouch, 83 ans, "C'est un film sur la vie. La mort fait partie de la vie."

Jeudi soir, le public de l'auditorium de 1.500 personnes du festival du cinéma américain de Deauville s'est levé pour acclamer longuement cette comédie annoncée comme le premier volet d'une trilogie. "Vous voulez la suite ?", a lancé Claude Lelouch. "Oui !!", s'est exclamé le public. Avant la projection dédiée à Jean-Paul Belmondo, le cinéaste avait averti qu'il n'y aurait de suite que financée par un succès du premier volet. En octobre 2020, il disait à propos de ce 50e film qu'il "avait envie" qu'il soit "le dernier".

Claude Lelouch et Gérard Darmon au moment de l'hommage rendu à Jean-Paul Belmondo, le 9 septembre 2021 à Deauville (LOIC VENANCE / AFP)

Ultime histoire d'amour pour un condamné

Incorrigible fumeur, Gérard (Darmon) vient d'apprendre qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre. Devant ses proches, le retraité veuf s'efforce d'accueillir la nouvelle avec philosophie et humour. Mais ses inséparables amis Philippe (Lellouche) et Ary (Abittan), très affectés, décident de lui offrir sa dernière histoire d'amour en allant voir une agence d'escort-girls. Car Gérard a toujours répété que "l'amour, c'est mieux que la vie". La directrice de l'agence Sandrine (Bonnaire) propose d'aller elle-même tenter de séduire celui que ses amis présentent comme un sexagénaire avancé.

Après avoir filmé la beauté de la vieillesse dans Les plus belles années d'une vie (2019), Claude Lelouch s'attaque ainsi à la mort avec humour. On rit des insolences de Gérard qui improvise un mini concours de mines d'enterrement ou trinque "à la mort" au grand dam de ses amis. On sourit face à l'irruption récurrente d'un homme aux allures de Jésus du XXIe siècle (Xavier Inbona) qui fait, discrètement, des miracles.

Robert Hossein dans son dernier rôle

Les miracles sont aussi pour les spectateurs qui voient avec émotion Robert Hossein incarner le père de Gérard. "On a eu la grande chance de tourner avec Robert Hossein quelques jours avant sa mort" le 31 décembre 2020, précise Claude Lelouch, "il est bouleversant". Et lorsque Gérard évoque la rencontre de ses parents, le prince du théâtre populaire retrouve sa jeunesse au côté de Nicole Garcia dans un extrait de Les Uns, les autres (1981). Même Lino Ventura, qui incarne le père de Sandrine (qu'elle n'a pas connu), surgit du passé via des extraits de L'Aventure, c'est l'aventure et de La Bonne année...

La mort, "c'est une promotion de vies en vies (...) par le jeu des recyclages. Mes enfants et mes petits-enfants sont plus malins que moi. Ils ont des vies en plus", confie le cinéaste qui reçut une Palme d'or à Cannes et deux Oscars à Hollywood pour Un homme et une femme. Autres pilules contre la peur de la mort, les quelques spectacles dansés et chantés, auxquels assistent les personnages, confèrent à cette comédie des pointes musicales. Le Covid rode, mais relégué à l'arrière plan, avec des personnages parfois masqués. "Je voulais marquer l'époque du film. Le film a été tourné avec la Covid qui a montré que ce n'est pas si important que ça", estime le cinéaste.

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